La loi Hamon sur la résiliation pourrait faire bouger les lignes et renforcer le poids des comparateurs d’assurance. Mais aujourd’hui, à deux exceptions prêts, les assureurs boycottent les comparateurs d’assurances en ligne. 

Sur les sites des comparateurs d’assurances (Assurland, Le Lynx, Les Furets, Hyperassur, Kelassur), presque aucun des 13 plus gros assureurs n’est visible. Seuls la Maaf et MMA travaillent avec Assurland.

Cette volonté de ne pas apparaître sur les sites des comparateurs est partagée par la plupart des assureurs dans toute l’Europe, analyse le cabinet de conseils Roland Berger dans une étude. Ainsi, pour les affaires des assureurs, moins de 15% des contrats ou devis auto sont réalisés grâce aux comparateurs en Europe. Sauf en Grande Bretagne où ce taux atteint 65%.

En France comme dans le reste de l’Europe, les internautes n’ont donc pas accès aux offres des grands assureurs autrement qu’en consultant directement leurs sites. Et les comparateurs ne remplissent pas pleinement leur rôle vis-à-vis des clients pour trouver la meilleure offre.

Des assureurs absents des comparateurs

Interrogés par le cabinet Roland Berger, les assureurs expliquent que les comparateurs se concentrent trop sur une logique de prix, de low cost, qu’ils ne permettent pas la comparaison des garanties offertes, des services, de la proximité, des conditions générales du contrat.

Mais cette stratégie des assureurs s’explique aussi par la menace et la pression que pourraient exercer les comparateurs. Les assureurs devraient se montrer plus compétitifs sur les tarifs et changer leurs organisation (plus de vente sur Internet), la comparaison en ligne viendrait aussi concurrencer les réseaux d’agence et de courtiers d’assurances des compagnies, cela menacerait les contrats existants en pouvant créer plus de résiliations et cela les mettrait sur un pied d’égalité en dépit de leur communication, image de marque, ou position de leader qu’ils ont déjà.

De fait, ils campent plutôt sur leurs positions, misent sur leur propre vente en ligne et présence sur Internet. Mais une contrainte extérieure comme la loi Hamon sur la résiliation pourrait les forcer à bouger. D’ailleurs, d’après un récent sondage du comparateur Assurland, 32% des Français utilisant les comparateurs pensent résilier leurs contrats avec la loi Hamon. Les assureurs pourraient donc être contraints de changer de modèle (baisse des prix, transparence des tarifs, réponse aux clients dans des temps courts, vente en ligne, résiliation…) pour s’adapter à la logique des comparateurs s’ils attiraient beaucoup de personnes avec la loi Hamon.

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