Prévention santé : Le débat sur les « salles de shoot » divise le monde politique en France

Ouvrir des salles de consommation encadrée pour usagers de drogue : le débat entre spécialistes a gagné le monde politique où il divise à droite et rassemble à gauche, mais ce dispositif probant à l’étranger s’est heurté mercredi à une fin de non-recevoir de Matignon.

Voix discordante du gouvernement, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, s’était prononcée dès le 19 juillet à Vienne (Autriche), pour « une concertation » large sur la mise en place expérimentale de ce qu’il faudrait appeler « centres de consommation supervisés », au nom d’un « enjeu sanitaire crucial ». La ministre avait entrouvert une porte, sans calendrier toutefois, après la publication fin juin d’une expertise collective de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) qui vaut aval de la communauté médicale.

A Bayonne mercredi, Mme Bachelot a souligné les pré-requis indispensables – « interdiction de tout acte de vente », « prise en charge globale » des toxicomanes, « adhésion de tous les acteurs locaux » – dans le sillage de deux ex-ministres de la Santé, de droite également, et pionnières dans la réduction des risques (RDR): Michèle Barzach pour la vente libre de seringues (1987) et de Simone Veil pour les produits de substitution (1994).

Mais le bureau de François Fillon a affirmé mercredi que « la priorité de Matignon est de réduire la consommation de drogue, non de l’accompagner, voire de l’organiser ». Les salles de consommation de drogue ne sont donc « ni utiles, ni souhaitables », a-t-on ajouté. Les associations spécialisées en parlent depuis « longtemps » et ont ouvert une salle pendant 48 heures en 2009 pour « interpeller les pouvoirs publics », a dit Pierre Chappard, coordonnateur du Collectif Asud (usagers de drogues), Act Up, Anitea (intervenants en toxicomanie et addictologie), SOS Hépatites, Safe…

Le président de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), Etienne Apaire juge que de tels centres sont « discutables sur le plan philosophique » et « ne répondent pas vraiment à la demande d’un point de vue sanitaire ». Pourtant, selon l’Inserm, le constat que 60% des usagers de drogue sont porteurs de l’hépatite C, que de nouvelles populations échappent aux dispositifs existants et que de nouvelles pratiques à risques surviennent « impose d’adapter la politique de réduction des risques ».

L’association « Elus, santé publique et territoires » (ESPT), qui regroupe 60 villes de gauche (Paris, Lille, Nantes…) et de droite (Marseille, Le Havre…) a lancé en avril un séminaire dont les conclusions fin septembre fourniront « aux élus de quoi se forger une opinion au-delà de l’ignorance et des a priori idéologiques ». Les villes intéressées (Marseille, Paris, Lille, Bordeaux…) sont confrontées à des « scènes ouvertes » de drogue : deal et/ou consommation publics. Le médecin-urgentiste Patrick Pelloux est pour, même si « ça va faire peur à une certaine morale ». « Ca permet de remettre le malade dans un circuit et souvent de l’aider à sortir de la drogue », plaide-t-il.

Les associations en appellent « au courage politique » car « presque tous les pays qui entourent la France » ont des salles (Luxembourg, Allemagne, Suisse, Espagne) « ouvertes souvent par des gouvernements de droite ».

Paris, 12 août 2010 (AFP)


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