Prévention santé : le VIH et le sida restent une menace sanitaire sans pareil
Les professeurs français Luc Montagnier et américain Robert Gallo, co-découvreurs du virus du sida il y a 25 ans, ont lancé un appel commun vendredi à Washington contre un relâchement des efforts de la lutte contre cette infection qui reste une menace sanitaire sans pareil.
Ils ont également co-signé six recommandations pour contenir et vaincre cette maladie qui tue 2,2 millions de personnes par an sur la planète, surtout en Afrique.
“Dans le monde, nombre de personnes se comportent comme si le VIH et le sida n’étaient plus la menace qu’ils étaient il y a 25 ans quand le virus a été identifié pour la première fois”, ont indiqué les deux virologues dans un communiqué conjoint. Un message qu’il ont réitéré lors d’une conférence de presse.
Le professeur Montagnier a été le co-lauréat du prix Nobel de médecine en 2008 avec la virologue Françoise Barré-Sinoussi pour avoir co-découvert le virus, mais pas le professeur Gallo.
“En fait le VIH et le sida demeurent une menace sanitaire mondiale sans pareil et malgré les progrès dans les traitements -avec quelque 25 anti-rétroviraux disponibles- les choses pourraient empirer faute de mesures fortes”, ajoutent les deux médecins.
“Les recommandations que nous faisons sont la clé pour réduire et au bout du compte atténuer la catastrophe provoquée par le VIH et le sida”, ajoutent-ils.
Ils recommandent ainsi d’investir dans les infrastructures médicales et des programmes éducatifs dans les communautés aux Etats-Unis les plus touchées par des épidémies de VIH et de sida comme par exemple Washington D.C, la capitale américaine, ou New York, Baltimore et San Francisco.
Les deux virologues plaident aussi pour la promotion du développement de programmes mondiaux de traitement couplés à des institutions de recherche régionales dans les pays en développement.
Ils recommandent également des actions pour inspirer et encourager de jeunes chercheurs à s’investir dans la virologie humaine et de soutenir les recherches les plus pointues pour le développement d’un vaccin et de nouvelles thérapies efficaces.
Le Dr Gallo, directeur de l’Institut de virologie humaine à la faculté de médecine de l’Université du Maryland (est) a noté “quelques progrès” dans la quête d’un vaccin tout en soulignant les difficultés pour y parvenir.
Le Dr Montagnier avait estimé en décembre que la mise au point d’un vaccin thérapeutique pourrait prendre “de quatre à cinq ans”.
Avec AFP