Santé / Consommation drogue : Le Conseil de Paris vote pour l’ouverture d’une salle de shoot
Le Conseil de Paris a voté mardi en faveur de l’ouverture d'”au moins” un centre de consommation de drogue dans la capitale, souhaitée par le maire PS, Bertrand Delanoë, et rejetée par l’UMP dans la droite ligne de la politique du gouvernement sur le sujet.
“La réalité, c’est l’ampleur de plus en plus considérable de la consommation de drogue à ciel ouvert dans Paris. L’an dernier, plus de 10.000 personnes ont été prises en charge dans la capitale, par des dispositifs médico-sociaux spécialisés”, avait rappelé le maire de Paris en début de débat.
Il a souligné que la ville “agissait” déjà depuis neuf ans pour la prévention des toxicomanies, “mais”, “pour efficaces qu’elles soient, ces actions ne suffisent pas à traiter un phénomène d’une telle ampleur. Il faut innover, adopter de nouvelles méthodes”. Il veut donc “en relayant une demande constante du monde associatif, l’ouverture à titre expérimental en collaboration avec l’Etat, d’au moins un centre de consommation à moindres risques à Paris”.
Véronique Dubarry, élue Verte, a “insisté” sur le fait que “plusieurs salles sont nécessaires à Paris”, soulignant que la capitale compte plus de 2 millions d’habitants et la petite couronne 6 millions. Elle redoute qu'”une seule et unique salle ouverte à Paris soit vite submergée par l’afflux des demandes”.
Appelés “centres de consommation supervisés”, “centres d’injection supervisés” ou encore “salles de consommation à moindre risque”, voire “salles de shoot”, ces lieux accueillent des usagers de drogues dures sous la supervision de personnels qualifiés.
L’ouverture éventuelle de tels lieux est en débat en France alors qu’il en existe déjà, parfois depuis une quinzaine d’années, dans plus de 45 villes de huit pays, essentiellement européens : Allemagne, Pays-Bas, Luxembourg, Espagne, Norvège, Suisse, Canada et Australie.
Cet été, le Premier ministre, François Fillon, avait affirmé que les salles de consommation de drogues, sous surveillance médicale, ne sont “ni utiles, ni souhaitables”, alors que sa ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, avait souhaité une “concertation” sur le sujet.
Paris, 20 octobre 2010 (AFP)