Sécurité routière / Moto : Les motards manifestent contre les mesures répressives du gouvernement
Deux milliers de motards ont défilé samedi après-midi à Paris et un millier à Marseille contre les mesures “fantoches” et “répressives” prises le 11 mai pour enrayer la remontée du nombre de morts sur les routes.
“Pour notre soi-disant sécurité, on nous impose de porter des gilets fluos alors que la majorité des accidents ont lieu le jour et pas la nuit, et d’augmenter la taille de notre plaque d’immatriculation”, a déclaré à l’AFP Jean-Marc Belotti, coordinateur de l’antenne parisienne de la Fédération française des Motards en Colère (FFMC), à l’iniative de la manifestation.
“C’est ridicule. Aucune incitation n’est faite pour que les motards roulent avec l’équipement adapté: des gants, un pantalon, des chaussures hautes”, a ajouté Jean-Marc Belotti, vêtu “comme un clown”, d’un gilet et d’un short jaunes.
Dénonçant des “mesures fantoches” et “répressives”, destinées à verbaliser les gens pour “récupérer de l’argent”, la FFMC a prêché pour mieux “former les motards et les automobilistes à apprendre à partager la route”.
Rassemblés devant le château de Vincennes (Val-de-Marne), les motards se sont ensuite dirigés vers le périphérique parisien, avant de rejoindre la place du Trocadéro, où ils ont brûlé des centaines de gilets jaune fluo.
“Ces mesures ne visent que des comportements minoritaires”, a jugé Marc Bertrand, chargé de mission “sécurité routière” à la FFMC. “On crée un climat anxiogène à quelques mois des élections (…) alors que les chiffres de la sécurité routière ne cessent de s’améliorer: de 18.000 morts en 1972, on est passé à 8.000 en 2000, puis à 4.000 en 2010”, a-t-il expliqué.
“En dix ans, on a une hausse de 70% de deux-roues motorisées qui circulent, soit une augmentation de 10% par an”, a estimé Jean-Marc Belotti. Parallèlement, “la mortalité des deux-roues motorisées est en baisse”, a-t-il ajouté.
A Marseille, un millier de motards, venus des Bouches-du-Rhône et des départements du grand Sud (Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Gard, Hérault et Vaucluse) ont manifesté dans la ville, avant de rejoindre Aubagne (Bouches-du-Rhône), à 20 kilomètres de la cité phocéenne.
Naïs Chauvin, coordinatrice de la FFMC Bouches-du-Rhône, a dénoncé “les infrastructures dangereuses”, comme les plots anti-stationnement, qui tuent des motards “tous les jours”.
“Nous ne pouvons accepter plus longtemps d’être des bouc-émissaires, alors que nos propositions concrètes pour améliorer la sécurité ne sont toujours pas prises en compte”, pouvait-on lire sur un des tracts distribués aux automobilistes.
La FFMC appelle motards et automobilistes à une mobilisation nationale le 18 juin.
Avec AFP