Campagne “symbolique” de la CFE-CGC: coupez vos cravates pour défendre l’Agirc
La présidente de la CFE-CGC, Carole Couvert, a lancé mardi une campagne “symbolique” pour défendre la caisse de retraite complémentaire des cadres, l’Agirc, en proposant aux cadres de couper en deux une cravate en signe d’attachement à leur “statut” spécifique, menacé, selon elle.
La CFE-CGC, qui avance des propositions chiffrées, comme une hausse des cotisations, mènera cette campagne cravate “jusqu’à la fin des négociations” en cours entre patronat et syndicats sur les retraites complémentaires, a indiqué Mme Couvert, lors d’une conférence de presse.
L’objectif est d’empêcher une fusion de l’Agirc (caisse des cadres) et de l’Arrco (celle de tous les salariés du privé), solution défendue par le patronat, à laquelle ne s’opposeraient pas certains syndicats, pour sauver de la faillite ces caisses très déficitaires. La prochaine séance de négociation est prévue le 27 mai.
De moins en moins portée, la cravate reste toutefois “le symbole unisexe” des salariés de l’encadrement, a assuré Mme Couvert qui a elle-même pris des ciseaux, devant la caméra, pour couper en deux une cravate grise.
Elle propose aux cadres de prendre des photos et “selfies” avec une cravate coupée – les femmes et les salariés qui n’en ont pas pourront en trouver dans “les armoires de leurs grands-pères, pères ou frères”!“, dit-elle – et de les poster sur le site internet dédié. Elle les invite aussi à adresser les morceaux de tissu au syndicat qui entend les rassembler et les brandir pour convaincre “ceux qui voudront encore la fusion“.
Les partisans de la fusion “ne voient pas plus loin que le bout de leur nez“, a lancé Mme Couvert pour laquelle la disparition de l’Agirc aurait des effets dominos: un “détricotage du statut cadre“, la “fin de l’ascenseur social” pour les cadres et les salariés de l’encadrement (agents de maîtrise, techniciens).
“La fusion pourrait être aussi la mort annoncée de l’Apec“, l’Association pour l’emploi des cadres, a prévenu Mme Couvert.
Or, pour la présidente de la CFE-CGC, il existe d’autres solutions pour “pérenniser” les retraites complémentaires. “Il ne faut pas sombrer dans le fatalisme“, a-t-elle dit.