Assurance / Prévention : Rester devant sa télévision fait chuter l’espérance de vie
Avec une moyenne de 9.340 pas effectués chaque jour en semaine, les français manquent malgré tout de temps pour pratiquer une activité physique régulière. Impliqués dans la prévention des risques santé, les assureurs encouragent ainsi la pratique d’une APS (Activité Physique ou Sportive) quand on sait que rester devant sa télévision par exemple peut faire chuter l’espérance de vie.
« Les assureurs jouent un rôle essentiel dans la prévention des risques santé », déclare Bernard Spitz, président de l’association Assureurs Prévention, en introduction d’un colloque intitulé « Les Français et l’activité physique » organisé ce mardi. « La prévention est un choix assumé des assureurs qui en ont assez d’un système de santé qui les cantonnent dans un rôle de payeurs aveugles », ajoute ce dernier. Et M. Spitz d’insister sur le responsabilité des complémentaires santé dans un environnement ou les pouvoirs publiques font preuve d’« inefficience et d’insuffisances ».
Aujourd’hui se soigner coûte en effet de plus en plus cher aux français et les assureurs doivent faire face à des hausses de taxes en matière de contrats santé. Encourager la population à la pratique physique régulière tombe alors à pic. L’association Assureurs Prévention a donc rendu les résultats d’une enquête sur la pratique d’une APS dans l’hexagone. Réalisée en partenariat avec l’Irmes (Institut de recherche bio-médicale et d’épidémiologie du sport) et BVA auprès de 800 personnes, cette étude montre d’abord que les français font en moyenne 9.340 pas chaque jours de la semaine, contre 7.920 le week-end.
Un IMC grandissant
« Le problème c’est le développement du poids moyen et de l’obésité depuis plusieurs siècles », explique lors du colloque le professeur Jean-François Toussaint, directeur de l’Irmes. « Le nombre d’heure consacré à une APS a diminué 10 fois sur les 10 dernières générations » ajoute-t-il. Dans une société où l’IMC (Indice de masse corporelle) est en perpétuelle augmentation et où la sédentarisation est un facteur aggravant de l’inactivité, le manque de temps reste l’un des principaux freins à la pratique sportive (pour 27% des personnes interrogées).
L’écran ou l’ennemi de l’APS
L’enquête met surtout en exergue le fait que rester trop longtemps devant un écran (professionnel ou personnel) fait baisser l’espérance de vie, puisque c’est du temps de perdu pour une activité physique par exemple. Une personne passant plus de 6h devant un écran au travail fait en moyenne 7.130 pas par jour, ce chiffre tombe à 6.070 pour les français passant plus de 9h devant ordinateur ou télévision.
Logiquement les personnes avec un IMC normal déclarent passer moins de temps devant un écran. Selon le Pr. Martin Juneau, une étude australienne démontre même que chaque heure passée devant la télévision réduit de 22 minutes l’espérance de vie après 25 ans.
Des français qui veulent changer
Cette enquête sur le niveau d’activité physique des français montre tout de même que 68% des personnes interrogées sont prêtes à changer de comportement au profit d’une APS. Parmi les sports que ces derniers souhaiteraient pratiquer, la marche (24%), le vélo (14%), la natation (14%) ou encore le jogging (11%) arrivent en bonne place.