Prévention santé : La cigarette électronique, cancérogène ?
Selon une étude de 60 Millions de consommateurs parue le 23 août, la cigarette électronique contiendrait des molécules cancérogènes en “quantité plus importante” que certaines cigarettes classiques.
L’étude de 60 Millions de consommateurs tombe comme un couperet.
Alors que beaucoup d’adeptes semblaient convaincus des bienfaits de la cigarette électronique, l’association jette un pavé dans la mare : la e-cigarette serait composée de substances préoccupantes, “en quantité parfois plus importante que dans certaines cigarettes conventionnelles“, qui, elles, en contiennent plus de 4.000. Les molécules en question se révèlent être du flormaldéhyde, de l’acétaldéhyde, de l’acroléine, et des traces de métaux lourds. Autre ombre au tableau, l’étude avance que les compositions indiquées sur l’étiquette seraient régulièrement erronées. Qu’il s’agisse du volume de nicotine présent ou de l’absence de mention concernant du propylène glycol.
Toute la question tient aujourd’hui dans la crédibilité à accorder à cette étude réalisée par 60 Millions de consommateurs. L’association ne précise aucunement dans quelles conditions elle a été effectuée, par quels spécialistes légitimes et surtout qu’elle a été concrètement le protocole de recherches. 60 Millions de consommateurs avance, indique avoir alerté la Direction générale de la santé (DGS) et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des Fraudes (DGCCRF) pour signaler l’ampleur du problème, mais ne démontre rien. Déclarer que la cigarette électronique est néfaste le jour où les pneumologues du Comité contre les maladies respiratoires (CCMR) et la Fondation du souffle se mobilisent pour lui afficher son soutien, la coïncidence est anecdotique. “Si on parle de toxicité, il faut la comparer avec celle de la vraie cigarette. Les experts ne sont pas tous d’accord mais la différence de nocivité est énorme. C’est un rapport de 1 pour 1.000 ! Par ailleurs, une étude sur les principales marques européennes de cigarettes électroniques vient de montrer que la plupart des produits sont de qualité pharmacologique. Donc, la nicotine par exemple, n’a rien à voir avec celle qui était dans les cigarettes chinoises. Elle est de qualité semblable à celle que les laboratoires peuvent utiliser pour fabriquer des substituts nicotiniques” a déclaré le Professeur Louis Jeannin, ancien Chef de service de pneumologie du CHU de Dijon et Président du comité contre les maladies respiratoires de Côte d’Or, dans les pages du Nouvel Observateur de ce 23 août.
Faut-il donc réellement se méfier de la cigarette électronique, à l’heure où elle compte plus d’1 million d’utilisateurs réguliers et fait chaque jour plus d’émules ? La question reste entière.
2 commentaires sur
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Enfin un article réfléchi qui pose les bonnes questions et qui n'est pas un simple copié/collé d'une dépèche AFP comme on le voit trop souvent. Merci.
Le protocole "inédit" utilisé n'a pas été officiellement été publié par 60 millions de consommateurs, mais plusieurs personnes dont des tabacologues ont pu se le procurer ; et visiblement l'étude réalisée est assez contestable.
A contrario de précédentes études, sérieuses, ont démontré l’inexistence de substances dangereuses, sinon à l'état de traces.