Prévention Santé : L’aspirine, antidote miracle contre le cancer ?
Les résultats de trois études américaines se font écho, la prise quotidienne d’aspirine réduirait la mortalité par cancer. L’étendard de la victoire n’est pas encore hissé cependant, des essais supplémentaires ne viendront confirmer ou infirmer la théorie que dans 4 ou 5 ans.
Un regain d’espoir insuffle aujourd’hui de nouvelles forces à la lutte contre le cancer. La vitrine virtuelle de l’hebdomadaire médical britannique The Lancet a dévoilé mercredi dernier, le 21 mars, une information aussi étonnante qu’encourageante. L’aspirine, ce médicament du quotidien rangé dans l’armoire à pharmacie de chaque foyer, pourrait s’imposer à l’avenir comme un remède contre le cancer. Trois études américaines en ont démontré l’action salvatrice par leurs résultats concordants. Une prise journalière de 75mg réduirait le développement de tumeurs malignes et de métastases, au même titre qu’une diminution de la mortalité.
Zoom sur les études
Menée par le Professeur Peter Rothwell, de l’université d’Oxford, l’étude pilote de 2010 avait pour vocation originelle d’évaluer les bénéfices d’une prise continue d’aspirine sur le plan cardiovasculaire.
Les résultats obtenus avaient alors surpris par leur caractère inattendu. Alors que les spécialistes tendaient à démontrer une corrélation générale entre aspirine et cardiovasculaire, le cancer s’était immiscé dans les recherches. Sur 25 000 participants ayant absorbé quotidiennement 75mg d’aspirine en 4 ans, le risque de décès par cancer avait reculé de 20%. L’année d’après, la cinquième, la mortalité à cause de la maladie avait continué à décroître, atteignant la barre des 34%.
Le sujet d’étude s’est alors axé sur le cancer, donnant naissance à trois nouvelles phases de recherches. La première a confirmé les résultats précédents. Sur 51 essais répartissant les traitements aléatoirement, moitié placebo, moitié aspirine, le risque de cancer a diminué de 15%. Un chiffre qui atteint 37% au bout de 5 ans.
La seconde étude a témoigné d’une baisse de 31% du risque d’adénocarcinome déjà métastasé lors du diagnostic. Cette tumeur est la plus fréquente et la plus maligne, donnant notamment naissance au cancer du sein, de la prostate et du colon. Dans le cas spécifique du cancer colorectal, le risque de métastases ultérieures a même chuté de 74%.
La troisième étude a démontré une baisse de 40% du risque de cancer colorectal.
Résultats à confirmer
Néanmoins, la victoire n’est pas encore proclamée. Les résultats nécessitent des confirmations supplémentaires par de multiples nouveaux essais. Car si l’aspirine se présente comme un remède d’avenir, il n’en comporte pas moins un effet extrêmement indésirable : l’hémorragie. En effet, la prise continuelle d’aspirine fluidifie le sang à un tel point que des hémorragies importantes peuvent se déclarer et entrainer des hospitalisations.
Le Professeur Rothwell a cependant tenu à rassurer en indiquant que les hémorragies, présentes à l’amorce du traitement, disparaissaient au bout de 3 ans.