Santé : Quels sont les problèmes causés par les nuisances sonores et comment les réduire ?
Deux Français sur trois disent souffrir des nuisances sonores dans les transports, au travail ou à domicile, un phénomène qui coûte 22,4 milliards d’euros par an à la collectivité, selon un rapport présenté mardi par une mission d’information de l’Assemblée nationale.
Parmi les troubles cités en lien avec le bruit: pertes auditives et manque de sommeil, suivis par des problèmes psychologiques et une surconsommation de médicaments. Le bruit serait également à l’origine de 20% des internements psychiatriques, selon le rapport.
Le coût du traitement des troubles liés au bruit est évalué en France à 354 euros par habitant par an, contre 366 EUR en Allemagne mais 347 EUR en Espagne.
La mission d’information regrette que le Grenelle de l’Environnement n’ait pas pris en compte cette question. “La lutte contre les nuisances sonores fait figure de parent pauvre de l’action publique au sein des politiques environnementales”, écrivent les parlementaires.
Dans ce contexte, la mission d’information formule une série de propositions visant à mieux faire respecter la législation en vigueur depuis les années 1990 et à l’améliorer. Il est notamment proposé d’inclure les coûts d’isolation phonique dans le cahier des charges des projets d’infrastructures (ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin par exemple), autant que des mesures incitatives.
La mission souhaite que les communes de 10.000 habitants ou plus se dotent d’un plan de prévention du bruit. Dans ce cadre, les communes seraient amenées à établir une cartographie du bruit, demande comprise dans une directive européenne de 2002.
Concernant le bruit des aéroports, divers pistes sont envisagées allant de l’instauration au niveau européen d’un “couvre-feu de coeur de nuit” pour le trafic aérien aux mesures de protection des riverains incluant de nouvelles formes d’indemnisations, voire un relogement si nécessaire.
A l’adresse des jeunes, les parlementaires préconisent de développer l’éducation au son et au bruit dans les écoles, l’abaissement à 95 décibels maximum le niveau de crête dans les discothèques contre 120 dB actuellement, ainsi qu’une meilleure formation des architectes à la problématique du bruit dans les immeubles.
Enfin, les élus souhaitent le lancement d’une campagne “le bruit tue vos oreilles” à l’image de celle contre le tabac.