Assurance automobile : Comment les assureurs tiennent-ils compte des crash-tests ?
Alors que l’ACA (Automobile Club Association) vient de publier le palmarès des derniers crash-tests Euro NCAP pour 2012, News Assurances s’est penché sur l’importance de ces tests grandeur nature auprès des assureurs, pour savoir si les compagnies les intègrent dans leur mode de tarification.
En 2012, la BMW Série 3 a été élue véhicule le plus sûr du marché selon les derniers crash-tests Euro NCAP, qui évaluent les voiture d’après 4 grands critères de sécurité (protection des adultes, protection des enfants, protection des piétons et systèmes de sécurité embarqués ). L’auto remporte donc 5 étoiles, tout comme la Mazda CX-5, la Hyundai i30 et la Peugeot 208.
Outre leurs aspects rassurants, les résultats Euro NCAP attirent également l’attention de certains assureurs. En effet, quelques compagnies tiennent compte des bilans des crash-tests pour adapter leur mode de tarification. « Avant, nous analysions nos contrats de manière univariée, c’est-à-dire par segments (modèles de voitures, villes, profils des conducteurs, etc). Depuis deux ans, notre tarification repose sur une analyse multivariée, c’est-à-dire qu’on analyse tous ces segments croisés en même temps », explique Philippe Lecomte, responsable de la tarification en assurance dommages chez Maaf Assurances. « In Fine, nous tenons compte d’une multitude de facteurs, donc nous intégrons les résultats Euro NCAP dans nos garanties en fonction de tous ces facteurs », ajoute ce dernier.
« une infime partie de la tarification »
Contacté par la rédaction de News Assurances, l’assureur Axa France confirme de son côté que les crash-tests n’ont aucune influence sur la tarification de ses contrats automobiles. Car comme d’autres compagnies, il n’est pas toujours simple d’utiliser les résultats de ces expériences grandeur nature lorsqu’on possède un portefeuille de clients dont les profils et les modèles de voitures sont très différents.
« L’Euro NCAP ne joue que sur certaines garanties relatives à l’habitacle et à la sécurité des passagers et donc sur la garantie corporelle. Le vol ou le bris de glace ne prendra pas en compte les résultats de ces crashs-test », explique ensuite Philippe Lecomte. « Au final, cela reste très compliqué de décoreller l’ensemble des critères de tarifications. Certes l’Euro NCAP joue, mais seulement sur une infime partie de la tarification. De plus, il est difficile d’avoir des statistiques et ce crash-test ne concerne que les véhicules récents », affirme ce dernier. « Au final, l’Euro NCAP reste un des moyens de décrypter un peu la sinistralité automobile et d’être plus compétitif sur le marché », conclut Philippe Lecomte.