Fraude / Assurance : 400 italiens inventent de faux accidents de la route
Selon une information qui a fait écho dans plusieurs médias italiens, un consortium de pas moins de 400 médecins et avocats italiens serait soupçonné d’escroquerie. Les prévenus sont accusés d’avoir créer de toutes pièces de faux accidents de la route afin de percevoir l’indemnisation des compagnies d’assurance.
L’affaire est de taille. Pas moins de 400 médecins et avocats napolitains se seraient structurés en réseau fallacieux pour déployer une vaste escroquerie à l’assurance. “Une organisation spécialisée dans la fraude aux assurances avait construit autour d’une table plus de 100 accidents de la route pour obtenir des remboursements illégaux, encaissant ainsi plus d’un million et demi d’euros”, a écrit dans ses colonnes Il Corriere del Mezzogiorno.
Les avocats et médecins soupçonnés ont pour l’heure l’interdiction formelle d’exercer leur profession jusqu’à ce que la lumière soit faite sur l’affaire. Certains de leurs biens, estimés à plus de 4M d’euros ont par ailleurs été saisi par la justice.
L’Italie, reine de la fraude en bande organisée ?
L’Italie serait-elle le pays de la fraude à l’assurance ? Tout porte à le croire. Fréquentes, les escroqueries concerneraient principalement l’auto où la police d’assurance se révèle bien plus chère que dans les autres pays européens. Les chiffres publiés début 2013 par l’Antitrust, organisme chargé de veiller à l’exercice d’une concurrence loyale, confirment ce constat. La prime moyenne en responsabilité civile auto serait deux fois plus élevée en Italie qu’en France, soit approximativement une centaine d’euros.
Une des dernières affaires d’escroquerie en date l’atteste. Le parquet de Liège l’a surnommé le “dossier maudit”. Une large fraude en bande organisée orchestrée au début des années 90 par 246 personnes. Aujourd’hui, à cause de la prescription des faits, seuls 138 prévenus peuvent encore être légalement poursuivis. 108 ont donc été blanchis et relaxés. Les inculpés restants devront répondre d’actes incendiaires sur des immeubles et des véhicules en vue de toucher les remboursements des assurances. Un expert avait été enrôlé dans le groupe pour faire office de complice.