Les Français prêts à troquer leur assureur contre Google, une banque ou un supermarché
Longtemps chasse gardée d’une dizaine d’acteurs, l’assurance pourrait s’ouvrir à de nouveaux venus, non conventionnels. Le changement, c’est maintenant?
Acheter son assurance habitation avec EDF, souscrire une complémentaire santé avec l’ouverture d’un compte en banque, prendre son assurance auto chez Carrefour, demander à son facteur de constater un sinistre… Les Français, comme dans 10 autres pays, seraient prêts à divorcer avec leur assureur traditionnel pour une nouvelle tête.
En effet, d’après une étude du cabinet Accenture, 56 % des personnes interrogées en France s’équiperaient volontiers en assurances auprès de leur banque, 12 % auprès d’une enseigne de la grande distribution, 9 % auprès d’un concessionnaire automobile, 8 % auprès d’un géant Internet (comme Google ou Amazon) et 8 % auprès d’un prestataire de services aux particuliers (comme France Télécom).
Par rapport aux autres pays comme la Chine, le Brésil ou le Royaume-Uni, les Français restent encore beaucoup plus modérés dans leur choix. Surtout en ce qui concerne Internet. Mais ils sont dans la même dynamique globale de changement. Et particularité, ils sont plus enclins que la moyenne générale à aller voir leur banque pour s’assurer.
Des clients d’accord avec la résiliation à tout moment
Les consommateurs, moins fidèles et moins confiants dans leurs assureurs, sont ouverts à la nouveauté et l’innovation. Et la future loi Hamon sur la consommation qui prévoit notamment la résiliation à tout moment des contrats auto et habitation au bout d’un an ou encore la résiliation rapide des assurances emprunteur, ne fera que renforcer cette disposition.
Anticipant l’arrivée de cette loi, l’étude montre déjà que 24 % des répondants en France envisagent de changer de prestataire d’assurance automobile ou habitation dans les 12 mois à venir. 25% des sondés n’hésiteraient pas à trouver un autre distributeur d’assurance-vie.
Ainsi, “la concurrence dans le secteur de l’assurance pourrait rapidement s’intensifier sous la pression des consommateurs aujourd’hui plus ouverts aux propositions non seulement de concurrents traditionnels comme les banques, mais également de poids lourds de l’Internet“, affirme Jean-François Gasc, responsable du secteur de l’assurance d’Accenture Europe, cité dans l’étude
Qu’espèrent les clients ?
Les conditions tarifaires et la personnalisation du service constituent les deux premières revendications des assurés, partagées par plus de 8 Français sur 10.
En termes de services, deux-tiers des Français voudraient pouvoir utiliser plus d’applications mobiles, comme la possibilité d’envoyer une photo de son véhicule en cas d’accident ou de produire son certificat par le biais de son téléphone mobile.
Et même un tiers d’entre-eux accepterait de donner plus d’informations personnelles sur leurs habitudes de vie (usage de la voiture, mode de vie…) pour adapter les garanties d’assurances à leurs besoins et faire baisser les tarifs. Par exemple avec l’installation d’une caméra “boite noire” dans sa voiture.
“On peut ainsi imaginer l’envoi d’une offre d’assurance voyage sur le mobile d’un consommateur arrivant dans un aéroport étranger, ou la déclaration d’un accident par ce dernier sur le lieu même de son occurrence, photos à l’appui. Et avec des assurés désormais moins hostiles à la collecte de leurs données personnelles, la tarification à l’usage, portée par la télématique, devrait connaître un développement accéléré en Europe“, affirme Jean-François Gasc.
Cette nouvelle concurrence est certainement source d’innovation, de nouveaux services et d’une baisse des tarifs mais elle peut aussi réduire la protection des données personnelles et compliquer la législation et le travail des autorités de contrôle.
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