Edito : Qui veut du boulet « dépendance » ?
Si la dépendance est l'objet de toutes les attentions en ce moment, la questions de son financement dans les années à venir semble mal engagée. Pas l'ombre d'une proposition sérieuse à l'horizon ! Comme un vilain petit canard, la dépendance fait peur et pas seulement aux retraités...
Si la dépendance est l’objet de toutes les attentions en ce moment, la question de son financement dans les années à venir semble mal engagée : pas l’ombre d’une proposition sérieuse à l’horizon ! Comme un vilain petit canard, la dépendance fait peur et pas seulement aux retraités…
Depuis le 17 novembre 2010, date du dernier discours télévisé du chef de l’État, les français semblent avoir découvert qu’en vieillissant, ils risquaient de tomber en état de… « dépendance ». Le mot est lâché, ce mot qui fait peur à tout le monde.
Car dépendance rime avec souffrance, mais surtout avec dépenses. Avec un prix moyen qui varie entre 1.200 à 2.300 euros par mois, le risque de perte d’autonomie coûte cher aux familles et à l’État. A population vieillissante, dépendance grandissante, il faut donc trouver une solution au financement de ce risque qui semble l’invité de dernière minute mais dont on se fout depuis 20 ans…
Trop de concertation tue la concertation
Alors que faire ? Augmentation de la CSG, recours à la succession, création d’un 5e branche de Sécurité Sociale ? Quid de l’assurance privée obligatoire, alors qu’on sait que 71,3 % des français rejettent l’idée ? (sources : enquête OCIRP – Le Monde – France Info). Heureusement, pouvoirs publics, politiques, professionnels de santé et assureurs ont annoncé qu’ils n’avaient pas attendu la mise en place d’une réforme de la dépendance pour travailler. Ouf, nous voilà sauvés…
Et concrètement ? Et bien pour le moment, rien de bien retentissant. A croire que depuis des années les forces en présence aiment se consulter, se reconsulter sur la question, organiser des débats, des tables rondes, des colloques sans pour autant oser lancer une proposition qui tienne la route.
Roselyne Bachelot qui conduit le chantier a esquissé un début de feuille de route, avec des études et des évaluations d’ici Noël, suivi d’un débat – encore un – avant un arbitrage présidentiel à l’automne 2011. Aucune piste sérieuse donc, pas mieux du côté des assureurs et des associations.
Personne ne semble vouloir se mouiller. La dépendance est un boulet, une bombe a retardement que chacun se lance avant qu’elle n’explose. Pour le moment on ne sait seulement que le gouvernement veut trouver 30Mds d’euros d’ici 2015 pour régler, partiellement, le problème. Bref, on attend, et pendant ce temps là on vieillit…