Route du Rhum : Franck Cammas fait cavalier seul avec Groupama 3
Franck Cammas et deux autres “sudistes” en tête de la 9e Route du Rhum: le contournement par le sud de la barrière anticyclonique des Açores semble payer, même si le leader de la transatlantique en solitaire Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) – Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) reste prudent.
Le bonheur serait-il dans le sud? Oui, à la lecture des dernières positions des grands multicoques de la classe Ultime, qui mènent logiquement la danse dans cette transat décidément très tactique. Pour contourner cette bulle de calmes scotchée sur l’archipel portugais, les skippers avaient le choix entre passer au nord, en suivant l’orthodromie, ou au sud, pour profiter de vents portants et attraper le plus vite possible les alizés qui soufflent d’est en ouest, cap sur les Antilles.
La route nord est plus courte car elle épouse la courbure de la Terre. Mais les skippers de la Route du Rhum qui ont choisi cette option ont dû progresser avec du vent de face, irrégulier, les contraignant à une trajectoire en zigzag dans une mer parfois chaotique.
Au pointage de 16h00 mercredi, Franck Cammas -à la barre de son “monstre” de 31,50 mètres conçu pour un équipage de 10 personnes (Groupama 3)- avait creusé l’écart avec les “nordistes” et entraînait avec lui deux sérieux “clients” pour la victoire en temps réel en Guadeloupe: Francis Joyon (IDEC), deuxième, et Yann Guichard (Gitana XI), troisième.
La distance entre Cammas et le premier des “nordistes”, Thomas Coville (Sodebo), commence à être significative: 306 milles à 16h00 mercredi, soit environ 550 km.
Rien n’est pourtant joué car même si Cammas continue d’avancer plus vite que Coville (26,3 noeuds contre 18 à 16h00), il a aussi plus de route à parcourir. Le suspense reste donc entier.
“L’option sud paraît bonne, a lâché Cammas lors d’une vacation radio mercredi. Ceux qui sont au nord perdent un peu de temps dans un vent instable, au près (de face) et avec plus de mer que moi”. Il a toutefois estimé que Thomas Coville allait sans doute “récupérer un peu de son retard” dans les prochains jours et que son avance n’était qu'”éphémère”.
Le leader de ce 9e Rhum, parti dimanche de Saint-Malo en compagnie de 84 autres solitaires, a ajouté que Groupama 3 était “très stable” et avançait “facilement”.