Assurance santé : 81% des Français réticents à la télémédecine
Un décret du mois d'octobre autorise le recours à la télémédecine, à savoir la consultation à distance d'un professionnel de santé. Selon un récent sondage*, les Français ne semblent pas encore prêts à franchir le pas.
Un décret du mois d’octobre autorise le recours à la télémédecine, à savoir la consultation à distance d’un professionnel de santé. Selon un récent sondage*, les Français ne semblent pas encore prêts à franchir le pas.
Le décret du 19 octobre 2010 publié au Journal Officiel encadre la pratique de la télémédecine. Elle existe déjà en France, mais sans réel cadre légal. C’est désormais chose. Par télémédecine il faut entendre deux choses. Tout d’abord, entre médecins pour confronter les points de vue entre professionnels. Ensuite, le point qui touche directement les Français, la téléconsultation.
La peur du mauvais diagnostic
Via une webcam et une plateforme sécurisée, le patient peut consulter son médecin, comme s’il était dans son cabinet. Mais dans ce cas précis, le diagnostic s’établit sur ce que le patient dit à son médecin et non sur des manipulations. C’est justement le point qui bloque une grande partie des Français. Selon un sondage du Groupe Pasteur Mutualité, 81% des personnes interrogés ne sont pas prêtes à recourir à la télémédecine. La peur du mauvais diagnostic est une des principales raisons invoquées pour expliquer cette réticence.
Le besoin de proximité avec son médecin est aussi une justification avancée par les sondés. Le concept a pourtant séduit dans d’autres pays. La Suède et la Suisse ont déjà adopté la télémédecine. Pour la ministre de la Santé, la téléconsultation permettrait d’amener la médecine dans des régions de France en manque de praticiens.
Un remboursement différent selon les régions ?
Le gouvernement réfléchirait d’ailleurs à une adaptation des remboursement en fonction de ce critère. Le tarif d’une téléconsultation serait identique à celui d’une consultation classique. La prise en charge par l’Assurance maladie serait en revanche différente selon la région d’habitation de l’assuré. En milieu rural où les médecins sont peu implantés, le remboursement serait plus important que pour les connexions en ville.
Les réticences des Français s’expliquent également par la peur de la nouveauté. Il faut savoir qu’en cas de doute sur un diagnostic, le médecin renverra vers une consultation physique. Enfin, les prescriptions seront envoyées au patient par email ou directement à la pharmacie.
*Échantillon de 1.010 personnes interrogées les 28 et 29 octobre 2010 par téléphone.