Contraception : Les garçons sont moins sérieux que les filles
Plus sérieuses mais aussi plus exposées, les filles se protègent plus que les garçons. Si neuf étudiants sur dix déclarent utilisent un préservatif pour leur « grande première », ils ne sont ensuite qu’à peine sept sur dix à garder le réflexe de la contraception dans leur vie étudiante, selon une enquête.
Les sexes ne sont pas égaux face à la contraception. Et le bonnet d’âne est attribué à l’équipe des bleus. « Les garçons se désinvestissent du sujet puisqu’ils ne sont que 61% à s’assurer de l’utilisation d’un contraceptif lors de leurs rapports », souligne l’enquête nationale sur l’état de santé des étudiants de l’Usem (Union nationale des mutuelles étudiantes régionales).
Meilleures élèves en la matière sans pour autant décrocher l’excellence, les filles sont 73% à continuer à se protéger, précise l’enquête à laquelle 8.535 étudiants ont répondu. Plus exposées, aussi, elles sont 36% à avoir déjà eu recours à une contraception d’urgence: 18% à cause d’un accident de préservatif, 14% à cause d’un oubli de pilule et 10% en raison d’une absence de contraceptif lors d’un rapport. Et 3% des étudiantes ont déclaré avoir déjà eu recours à une interruption volontaire de grossesse.
L’Usem réclame un bilan gynécologique pris en charge à 100%
Moins sérieuses avec les contrôles, les étudiantes ne sont qu’une sur deux à consulter chaque année pour un bilan gynécologique. Le président de l’Usem, Cédric Chevalier, réclame des pouvoirs publics « la création d’un bilan gynécologique pris en charge à 100% par l’assurance maladie » pour « offrir aux jeunes femmes un diagnostic contraception personnalisé » afin de « limiter les échecs contraceptifs. »
En outre, 60% des étudiants ne se sont jamais fait dépister contre une ou plusieurs infections sexuellement transmissibles. Au moment de l’enquête, 94% des étudiants se déclarent hétérosexuels, 2% homosexuels, 2% bisexuels. 2% des étudiants, uniquement des garçons, ont répondu « ne pas avoir une identité sexuelle définie ».
9% sont victimes de maltraitance
Par ailleurs, l’enquête de l’Usem a porté sur la maltraitance. Violences sexuelles, injures, harcèlement moral, agressions physiques, 9% en sont victime. Les étudiants vivant en résidence universitaire apparaissent comme plus fortement exposés aux violences que ceux vivant chez leurs parents.
« Il est inquiétant de constater que la grande majorité (58%) des victimes n’ont pas cherché d’aide à la suite de leur agression », déplore l’Usem. Le plus souvent les victimes se taisent car « elles ne souhaitent pas en parler (42%), ne savent pas où aller (14%) ou ont peur d’être rejetées (13%).
(Avec AFP)
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