Des craintes sur une privatisation de l’Assurance maladie ?
Une pétition réunissant 140 personnalités, politiques ou du monde médical, demande l’ouverture d’un débat public sur l’avenir du système de santé en France.
Dans son édition du 25 août, Le Parisien publie une pétition signée par 140 personnalités qui veulent défendre l’aspect public de la santé en France.
Pour beaucoup, nous vivons une “privatisation rampante” de la santé. Un phénomène encore accentué par l’article 1 de l’Accord national interprofessionnel (ANI) qui imposera à tous les salariés de bénéficier d’une complémentaire santé.
Face à cet enjeu, 140 personnalités se sont mobilisées et ont signé une pétition visant à défendre le système public de solidarité de l’Assurance maladie. Lancée par le professeur André Grimaldi, professeur d’endocrinologie à la Pitié Salpêtrière et diabétologue, la pétition rassemble au-delà de « tous clivages » comme le voulait le médecin.
Vers un grand débat sur la santé ?
La pétition est titrée “Pour un débat sur la santé publique” et pointe la dérive poussant le système de santé à se privatiser. “Nous sommes en train de passer, sans débat démocratique, d’une logique de prise en charge solidaire pour tous à une logique d’assistance pour les plus pauvres et d’assurance pour les plus riches” détaille le texte.
Les inégalités d’un système privée, poussant par exemple les plus démunis à renoncer aux soins, est au cœur de la démarche des signataires. Pour eux, il y a urgence à discuter pour l’avenir de l’Assurance maladie et de la protection sociale. “Nous demandons que s’ouvre un débat citoyen, suivi d’un vote solennel de la Représentation nationale, sur le choix entre le financement des dépenses de santé par la Sécurité sociale ou par un assureur privé dit ‘complémentaire’ “.
Entre 6 et 8% des Français ne disposent pas d’une complémentaire santé. Surtout utilisée en optique ou pour les soins dentaires, ces “mutuelles” ont une place importante pour les patients, qu’il sera difficile de contester. Le texte de la pétition estime que la “Sécurité sociale ne rembourse plus qu’environ 50% des soins courants”. La part augmente avec l’aide fournie par la CMU et la CMU-C et la prise en charge des affections longue durée (ALD). Et ce qui n’est pas ou plus remboursé par l’Assurance maladie l’est souvent par une assurance complémentaire.
La santé va revenir au centre de l’actualité d’ici quelques semaines avec la construction et le vote du Projet de loi de finance de la Sécurité sociale (PLFSS) en octobre. Celui-ci donne les grandes orientations du budget de la santé pour l’année à venir. Mais la tendance au désengagement constatée ces dernières années (baisse des remboursements des médicaments…) n’a aucune raison de s’arrêter, le gouvernement étant pris par le besoin de réguler les finances publiques.