Enquête/Santé au travail : 1 médecin sur 10 se déclare en détresse psychologique
Selon une enquête de la Direction de la recherche, des études de l’évaluation et des statistiques (Drees), une partie des médecins généralistes déclarent souffrir de problèmes de santé, aussi bien sur le plan physique que psychologique. Ils sont également une proportion non négligeables à déclarer avoir été victimes d’agressions dans le cadre de leur travail.
A la question « Comment jugez-vous votre état de santé ? », 4% des médecins interrogés le jugent plutôt mauvais. Plus inquiétant, un généraliste sondé sur trois déclare une maladie ou un problème de santé chronique. C’est la fatigue qui arrive en tête des symptômes les plus souvent évoqués par les praticiens, devant le stress et les troubles du sommeil.
Selon l’enquête de la Drees, la santé psychologique des médecins se dégrade également. Un généraliste sur 10 se dit souffrir de détresse morale. Une proportion qui monte à 19% chez les femmes. Ils sont d’ailleurs 4% à avoir déjà pensé au suicide en Basse-Normandie, 2% en Bretagne et en Bourgogne. Les plus concernés sont les médecins travaillant seuls en cabinet. Conséquence directe de cette fragilité psychologique, 20% des praticiens interrogés confessent avoir eu recours à des anxiolytiques ou des hypnotiques au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête.
Une situation qui soulève un problème, celui de l’automédication. 84% des généralistes sondés sont leur propre médecin traitant. Ils sont 60% à s’autoprescrire antidépresseurs, hypnotiques ou encore anxiolytiques. Cette hausse de la consommation de psychotropes tient aussi aux conditions d’exercice de leur profession. Près de 20% des médecins déclarent avoir été victimes de violences ou d’agressions dans le cadre de leur métier dans l’année précédant l’enquête. Des chiffres alarmant pour une profession qui se sent déjà malmenée par les projets de réforme du gouvernement.