Est-il rentable de souscrire une mutuelle santé ?
La santé n’a pas de prix, mais elle a un coût, et celui-ci ne cesse de monter. Pour s’assurer d’une prise en charge maximale et devant la complexité des tarifs médicaux et la difficulté à comprendre ce qui sera remboursé ou non par la Sécurité Sociale, les Français se sont massivement tournés vers les complémentaires afin qu’une hospitalisation ou une myopie ne se transforme pas en cauchemar pour le budget familial.
Mais les mutuelles santé ont elles aussi un prix non-négligeable, et en hausse constante lui aussi. Indexés sur la taxe spéciale sur les conventions d’assurance (TSCA) depuis plusieurs années, les tarifs des complémentaires santé ont connu une brusque remontée qui s’est ensuite stabilisée entre 2 à 3% de progression annuelle, sans aucun espoir de diminution dans les années qui viennent.
Alors est-il vraiment obligatoire de souscrire à une complémentaire santé ? La réponse tient bien entendu au type d’assurance souscrite et au profil de l’assuré – ce dernier doit bien étudier ses besoins réels pour trouver le contrat le plus rentable selon la couverture d’assurance qui lui est nécessaire… ou décider de se passer complètement de mutuelle.
Ainsi une famille avec adolescents aura probablement besoin de se prémunir face aux frais d’orthodontie et d’optique, mal remboursés par la Sécurité Sociale. Cette dernière ne sera pas non plus suffisante pour accompagner un senior nécessitant des prothèses auditives ou dentaires. Attention cependant au type de contrat souscrit : les mutuelles, et notamment les contrats basiques, ne sont souvent pas généreuses dans leur remboursement en optique, audition et orthodontie.
Alors en dehors de certains profils (adolescents, seniors, personnes affectées de maladies chroniques etc.), la tentation peut être grande, pour l’adulte en bonne santé, de se passer de complémentaire. Le calcul est en effet raisonnable : pourquoi ne pas devenir son propre assureur et mettre de côté, par exemple dans un livret rémunérateur, de quoi « parer aux coups durs » si nécessaire, au lieu d’assumer les coûts en hausse d’une complémentaire plus chère que les dépenses réelles ? Sachant que la Sécurité Sociale rembourse particulièrement bien la plupart des accidents de la vie (maladies de longue durée, hospitalisations d’urgence…), ce choix peut être tout à fait acceptable.
Il oblige cependant à une grande discipline de la part du « non-assuré » : discipline dans la consommation de médicaments et de soins, acceptation d’une certaine austérité de traitement (le confort de la chambre d’hôpital par exemple) ainsi que constitution d’un réel coussin de sécurité, notamment pour les quelques cas d’hospitalisation non prise en charge à 100% par la Sécurité Sociale. Se passer de mutuelle est donc un choix acceptable pour certains profils, mais à faire en toute connaissance de cause.