Étude/Complémentaire santé : Les Français et les réseaux d’opticiens
Ces dernières années, les réseaux d’opticiens affiliés à des mutuelles ou à des compagnies d’assurances se sont multipliés en France. Axa, Santéclair, Groupama, Kalivia proposent des tarifs préférentiels aux assurés qui franchissent le seuil de leurs opticiens partenaires. Un dispositif encore récent, mais qui semble avoir du mal à convaincre les Français selon une étude* de Galilleo Business Consulting pour la Centrale des opticiens (CDO).
Bénéficier d’avantages oui, mais à condition d’avoir le choix. C’est ce qui ressort de l’étude de Galilleo Business Consulting pour la CDO sur les Français et les réseaux d’opticiens. En effet, sur le panel de porteurs de lunettes interrogés dans le cadre de cette enquête, ils sont 71% à se déclarer défavorables à l’idée de « bénéficier de conditions de remboursement très avantageuses à condition de choisir leurs produits d’optiques dans une gamme restreinte aux accords opticiens-mutuelles ».
Pourtant, ces dernières années, certaines compagnies d’assurance et mutuelles ont fait le choix de passer des partenariats avec des opticiens donnant ainsi naissance à de véritables réseaux. Axa, Santéclair, Groupama, ou encore la MGEN ont signé des accords dans ce sens. Il s’agit de proposer des tarifs et des modalités de paiement avantageux, comme le tiers-payant, aux assurés qui se rendraient dans l’un des centres partenaires.
L’objectif pour les assureurs est en partie de maîtriser les coûts de remboursement optique en imposant des normes tarifaires aux enseignes qui souhaiteraient intégrer leur réseau, quitte à rogner sur leurs marges, contre la promesse d’une clientèle abondante issue de leur portefeuille.
L’importance du choix du produit
Seulement l’idée d’imposer une marque ou une boutique ne semble pas faire l’unanimité parmi les premiers intéressés, à savoir les assurés. Ils sont 18% à refuser catégoriquement de se rendre chez un opticien recommandé par leur mutuelle et 68% à vouloir, malgré tout, comparer les prix pratiqués par les enseignes hors-réseau.
83% des porteurs de lunettes interrogés sont même prêts à payer un reste à charge pour avoir des lunettes qui leur correspondent parfaitement. Autrement dit les avantages tarifaires et les niveaux de remboursement sur les montures et les verres ne sont pas nécessairement les premiers critères d’achat des consommateurs. Ils sont en revanche pris en compte pour le renouvellement des lunettes. 53% des sondés ayant acheté leurs lunettes chez un opticien partenaire de leur mutuelle déclarent être incités « à changer leur optique plus fréquemment que nécessaire parce qu’ils bénéficient d’un remboursement de leurs achats », contre 41% dans les autres cas.
« C’est ce que l’on appelle le phénomène d’abondance, notamment favorisé par le système de tiers-payant. Les assurés n’ayant aucun frais à avancer, ils sont incités à consommer de l’optique » analyse Galilleo Business Consulting. Ces derniers se disent d’ailleurs très satisfaits du processus de remboursement, contre 51% pour ceux qui achètent leurs lunettes en dehors des réseaux d’opticiens affiliés aux mutuelles.
Une certaine défiance des assurés
Mais le point noir concerne la qualité des verres et des conseils prodigués par les opticiens intégrés à des réseaux. 53% des sondés se disent très satisfaits des conseils techniques délivrés par les opticiens partenaires contre 57% pour les consommateurs ayant acheté leur lunette en dehors des réseaux. 46% ont en outre confiance dans la qualité des produits contre 53% pour les autres cas.
L’écart est encore plus important pour les porteurs de verres progressifs. Ils sont 52% à être très satisfaits des conseils prodigués par leur opticien contre 62% pour les Français ayant acheté leurs lunettes hors du réseau partenaire de leur organisme complémentaire. Ils ne sont que 48% à avoir confiance dans la qualité des verres contre 58% pour le reste des sondés.
Si le principe d’un réseau d’opticiens est un concept intéressant sur le papier, notamment du fait des avantages en matière de prix et de remboursement, l’idée de contrainte, et de choix limité semble réfréner les Français. L’image d’une qualité moindre, qui s’apparente à la perception que certains peuvent avoir des marques de distributeurs dans les grandes surfaces, participe aussi à cette défiance. Enfin, les professionnels se posent également des questions sur l’opportunité d’intégrer ces réseaux, pour les mêmes raisons : contraintes de prix, réduction des marges.
*Étude réalisée sur un panel de 829 porteurs de lunettes, interrogés du 20 novembre à fin décembre 2009 sur la base d’un questionnaire de 30 minutes.
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je cherche opticien dans les Cotes D'Armor.