La France en sérieuse rupture de stock de médicaments

Selon l’Ordre des pharmaciens, les hôpitaux et les petites officines, 500 médicaments seraient à l’heure actuelle en rupture de stock dans l’hexagone.

La France va-t-elle accuser une grave pénurie de médicaments? La situation, déjà rencontrée au cours de l’été dernier avec le fameux Lévothyrox pour la thyroïde, laisse en tout cas craindre le pire. En aout, entre 45 et 60 traitements du quotidien étaient déjà manquants. Aujourd’hui le compte aurait été multiplié par 8, atteignant le nombre record de 500 médicaments épuisés.

Ne pas se fier à l’ANSM

Selon Le Figaro, qui a révélé l’information le 12 novembre, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) ne jouerait pas le jeu de la transparence. Seuls 45 traitements absents sont à l’heure actuelle répertoriés sur son site internet alors que “sur le mois de septembre, nous avons comptabilisé 539 médicaments manquants”, révèle Isabelle Adenot, Présidente de l’Ordre des pharmaciens, après avoir conduit une expérience pilote sur 200 pharmacies.

Quels sont les médicaments en rupture de stock ?

Difficile dans cet ordre d’idée d’identifier avec exactitude la totalité des médicaments manquants. Selon Isabelle Adenot, 245 dossiers de risque ou de rupture de produits auraient été ouverts fin aout, concernant 18% de médicaments du système nerveux, 17% d’anti-infectieux et 11% d’anticancéreux. La liste éditée sur le site de l’ANSM reste inchangée de celle de cet été:

– Allochrysine (rhumatisme)
– Amétycine (anticancéreux)
– Ascabiol (antigale)
– Atropine (collyre)
– Caryolysine (anticancéreux)
– Depocyte (anticancéreux)
– Diffu-K (déficit en potassium)
– Dodecavit (déficit vitamines)
– Eurobiol (insuffisance pancréas)
– Fomépizole (antidote intoxications)
– Gentalline (infections)
– Hexastat (anticancéreux)
– Immucyst (anticancéreux)
– Increlex (retard de croissance)
– Isoptines (troubles cardiaques)
– Jext (choc anaphylactique)
– Levothyrox (hypo-thyroïdie)
– Myambutol (tuberculose)
– Nanocis (diagnostics)
– Neo-mercazole (hyperthyroïdie)
– Netromycine (antibiotique)
– Norcuron (anesthésie)
– Normison (insomnies)
– Orgalutran (hormones)
– Orgamétril (troubles ménopause)
– Oxacilline Panpharma (antibiotique)
– Oxinate d’indium Mallinckrodt (analyses sanguines)
– Panretin (lésions cutanées)
– Pedea (traitement prématurés)
– Peptavlon (problèmes gastriques)
– Phosphore Alko (rachitisme)
– Quinine Chlorhydrate Lafran (paludisme)
– Rafton (maladie de Crohn)
– Semap (schizophrénie)
– Stimu-LH (hormones)
– Stimu-TSH (hormones)
– Striadyne (troubles cardiaques)
– Sycrest (troubles bipolaires)
– Synacthène (spasmes)
– Targretin (lymphome cutané)
– Teatrois (ophtalmologie)
– Thiotepa genopharm (anticancéreux)
– Tofranil (dépression)
– Typhérix (vaccin typhoïde)
– Vistide (sida)

Les 17 en risque de pénurie :

– Amoxicilline (antibiotique Clamoxyl)
– Cefixime (antibiotique)
– Célestène (allergie, asthme)
– Cerezyme 400 U (déficit enzymatique)
– Cernevit (perfusion)
– Fabrazyme (déficit enzymatique)
– Fosfocine (antibiotique)
– Gammagard (solution pour perfusion)
– Hydrocortancyl 2,5% (dermatologie)
– Immunoglobulines humaines intraveineuses (perfusion
– Molybdène (tests diagnostics)
– Orgaran 750 U (cardiologie)
– Pegasys (hépatites B et C)
– Sérécor (troubles cardiaques)
– Synacthène retard (spasmes)
– Typhim VI (vaccin typhoïdique)
– Vfend (antifongique

Pourquoi une telle situation ?

Un tel phénomène de pénurie n’est pas récent. L’Ordre des pharmaciens tire la sonnette d’alarme depuis 2006 et a été relayé en avril 2013 par un rapport accablant de l’Académie nationale de pharmacie. Aujourd’hui, la totalité des principes actifs sont fabriqués dans des lieux restreints et isolés. Par exemple, de 60 à 80% de la production mondiale se concentre en Inde et en Chine. En cas de blocage inopiné d’un site, des milliers d’usines se retrouvent impactées, non approvisionnées en matière première pour élaborer le médicament final. Le Figaro cite l’exemple de la protamine (molécule extraite d’œufs de saumon sauvage, péchés au large de l’Ile de Honshu au Japon) pour traiter certaines hémorragies. Après le séisme de mars 2011 dans cette région, puis la catastrophe de Fukushima, il a été crucial de chercher ailleurs de nouvelles sources pour créer la molécule.

Hormis ce problème de délocalisation, la mondialisation massive constitue également une des causes de ce phénomène de pénurie. En demande, les pays émergents multiplient les commandes auprès des laboratoires pharmaceutiques oligopolistiques. Certains médicaments étant parfois produits par un seul et unique fabriquant, difficile de ne pas voir la machine se bloquer si elle est débordée de commandes.

Quelle prise en charge pour les patients victimes de rupture de stock ?

Certains médicaments peuvent être substitués par des traitements équivalents (génériques, antibiotiques…). C’est ainsi le cas du Levothyrox pour l’hypo-thyroïdie (6ème médicament le plus vendu en France) remplacé par l’italien Eutirox. Dans ce cas présent, pour faciliter la prise en charge des 3 millions de patients concernés, le palliatif est distribué gratuitement sur une période temporaire.

Pour les autres médicaments remplaçables, l’Assurance maladie, contactée par News Assurances le 21 aout dernier, avait indiqué que “le pharmacien [devrait les délivrer] en apposant une mention manuscrite sur l’ordonnance (art. L.5125-23 CSP) et, à des fins de remboursement, respecter la contrainte économique de non dépassement du coût de la spécialité générique du même groupe (art. L.162-16 alinéa 5 CSS)”. En clair, le pharmacien doit pouvoir donner un médicament au prix du générique.

Pour les traitements manquants qui ne possèderaient pas de substitut direct, “le pharmacien peut délivrer une spécialité [différente de celle prescrite à la base] en obtenant l’accord préalable du médecin prescripteur” avait précisé l’Assurance maladie. Dans le cadre du remboursement, le pharmacien devra toutefois faire figurer manuscritement sur l’ordonnance le nom de la spécialité fournie (seule exigence du code de santé publique) ainsi que la date de l’accord donné par le médecin traitant.

Également contactée par News Assurances le 21 aout, l’ANSM avait précisé que la recherche de solutions pour palier les ruptures de stocks exploitait “de multiples canaux”. Parmi lesquels “des demandes de modification d’AMM (autorisation de mise sur le marché) concernant les sites de fabrication ou de conditionnement […] une flexibilité réglementaire, un rationnement, une sollicitation d’autres titulaires d’AMM pour augmenter leur production, [ou encore] l’importation de médicaments disponibles à l’étranger mais ne disposant pas d’AMM en France après vérification de leur conformité aux exigences nationales”.


un commentaire sur “La France en sérieuse rupture de stock de médicaments”

  • Guasconi Vues :

    Comment faire avec la rupture du Sycrest ? C'est un super médicament qui convenait à mon mari qui ne peut plus prendre de Lithium à cause de ses reins àbimés justement à cause de celui ci ! Ou puis je m'en procurer ? J'aimerai une réponse très vite .Merci

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