L’affaire Mediator de retour devant les tribunaux
Un an après avoir été reporté pour question de constitutionnalité, le procès Mediator signe ce mardi son retour au pénal. Jacques Servier, fondateur des laboratoires éponymes, est jugé pour “tromperie aggravée”.
Nombreuses sont aujourd’hui les victimes du Mediator a retenir leur souffle. Après une année latente, année blanche au cours de laquelle la procédure s’est retrouvée gelée, le procès reprend aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Nanterre. Jacques Servier, mais également quatre anciens cadres de la société et de sa filiale Biopharma, sera jugé pour “tromperie aggravée”. Si toutefois son état de santé le permet. L’homme, âgé de 91 ans, a déclaré par la voix de son avocat, Me Hervé Temime, qu’il ferait “tout son possible pour être là”.
En face du patron du deuxième laboratoire français, pas moins de 600 victimes. Constituées parties civiles, elles attendent, depuis de longues années, réparation de ce scandale pharmacologique. Un procès qui pourrait encore se retrouver court-circuité. Le jugement de l’affaire s’opère aujourd’hui alors que le pôle Santé du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Paris enquête sur ces mêmes faits de “tromperie aggravée”, mais également “d’escroquerie” et de “prise illégale d’intérêt”.
Rappelons que le Mediator, médicament antidiabétique détourné comme coupe-faim, est soupçonné d’avoir, de 1976 à 2009, causé 1.300 à 1.800 morts par valvulopathie, défaillance des valves cardiaques. Jacques Servier est accusé d’avoir délibérément dissimulé la véritable nature du Mediator. L’entrepreneur aurait été informé, à de maintes reprises, des risques encourus par les patients.