Polémique : Le Michigan invente “l’assurance viol”
Mardi 11 décembre 2013, l’État du Michigan aux USA a voté un amendement qui oblige les femmes à souscrire une garantie avortement, si elles veulent être remboursées pour leur interruption de grossesse. Un dispositif particulièrement critiqué et même surnommé “d’assurance viol”.
Les sénateurs du Michigan ont voté, mardi 11 décembre, un amendement interdisant aux mutuelles et à l’Assurance maladie le remboursement d’un avortement. Si les femmes de cet État tiennent à ce que leur interruption de grossesse volontaire soit prise en charge, elles devront souscrire une garantie IVG.
L’amendement a été adopté contre l’avis du gouverneur républicain du Michigan, et contre celui des sénateurs démocrates. Le texte ne fait aucune exception du viol ou de l’inceste. Les détracteurs de l’amendement sont même allés jusqu’à le qualifier d‘”assurance viol”.
Une loi misogyne
La sénatrice démocrate Gretchen Whitmer, à l’origine du surnom impitoyable, persiste et signe. “Pour ceux qui se disent consterné par l’expression «assurance viol» que j’ai employé pour décrire cette proposition, ils devraient être encore plus choqués par le fait que cette expression soit absolument adaptée à ce que cette loi laisse transparaître. Cela implique que les femmes victimes de viols ou qui tombent enceintes aient souscrit une assurance spéciale prévoyant les faits. En soutenant cette initiative, les républicains exigent des femmes du Michigan qu’elles prévoient psychologiquement et financièrement la possibilité d’être violées ou d’avoir une grossesse non désirée. Pire encore, cela implique pour les parents qu’ils envisagent cette éventualité pour leurs propres filles. Je l’ai déjà dit et je le répète: c’est de loin l’une des propositions les plus misogynes que je n’ai jamais vu à l’Assemblée législative du Michigan.“
Cette loi est à l’origine d’une association anti-avortement Right to Life Michigan, elle sera appliquée courant 2014. Le Michigan n’est pas le seul État à adopter ce genre d’amendement. Les États-Unis comptent déjà huit états ayant interdit le remboursement de l’avortement.