Santé : Le ministère de la Santé avait été alerté dès 1996 à propos des prothèses PIP
Dans le scandale des prothèses de la marque Poly Implant Prothèses (PIP), le ministère de la Santé avait été alerté dès 1996 d’anomalies au sein de l’entreprise varoise, révèle mercredi Libération.fr.
Alerté par des courriers anonymes, le ministère des Affaires sociales, son appellation d’alors, avait réclamé à la direction régionale des affaires sanitaires (DRASS) de Provence-Alpes-Côte d’Azur l’ouverture d’une enquête. Des soupçons pesaient « notamment sur les conditions de mise sur le marché par la société PIP des prothèses mammaires internes ».
Les courriers faisaient état, en particulier, d’une commande par un centre anticancéreux de Nice portant sur 12 prothèses pré-remplies de gel de silicone, dont l’utilisation avait été interdite en France sauf dérogation spéciale.
Des dérogations avaient été accordées au centre anti-cancéreux en question, mais elles « concernaient exclusivement trois patientes et ne pouvaient en aucun cas justifier l’achat et la vente de douze prothèses », est-il écrit dans une lettre du ministère adressée en octobre 1996 à la DRASS, que l’AFP a pu consulter.
Plusieurs inspections chez PIP en 1996
Ces éléments avaient été transmis au parquet de Toulon et aux services de la répression des fraudes et selon Libération, plusieurs inspections avaient été conduites chez PIP à l’automne 1996.
Elles avaient dénombré 41 incidents durant l’année en France, des chirurgiens ayant constaté des ruptures de prothèses lors de tests de malaxage préalables à leur implantation. Les inspecteurs avaient déjà posé la question « de la durée de vie in vivo » des prothèses PIP, 14 ans avant leur retrait du marché par l’Afssaps en mars 2010.
Un rapport rédigé par la Direction générale de la santé et l’Afssaps est remis mercredi au ministre de la Santé, Xavier Bertrand, pour faire la lumière sur « tous les dysfonctionnements » qui ont pu survenir dans l’affaire PIP.
(Avec AFP)
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