Santé connectée: la protection des données personnelles entrave le développement du marché
La France est connue pour être un des pays les plus protecteurs de la vie privée et des données personnelles. Cependant, cette jalousie pour ces informations entrave sérieusement le développement d’un marché largement lancé aux États-Unis.
La vie privée et les données personnelles sont très importantes en France et méritent une protection digne de ce nom au détriment de certaines évolutions sociétales. Le développement des objets connectés pose un problème particulier en France où la vie privée et les données personnelles sont protégées par un arsenal institutionnel et juridique très important.
Ainsi alors qu’aux États-Unis assureurs et PME profitent de cette aubaine pour se développer, innover et créer différents algorithmes d’accompagnement thérapeutique ou encore d’aide à l’élaboration de diagnostics, en France les nouvelles entreprises se trouvent confrontées à un champ de mines.
Or l’exploitation des données personnelles signifie également une valorisation commerciale de celles-ci, ainsi que la nécessité de mettre une nouvelle législation encadrant ce nouveau marché.
La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) et les institutions judiciaires doivent sont donc confrontées à deux choix :
-protéger coute que coute les données personnelles
-s’adapter à l’évolution de la société et donc assouplir et adapter les règles la loi sur les données personnelles.
Début février le conseil de l’ordre des médecins avait publié son livre blanc de la santé connectée encourageant son développement, avec cependant un bémol “il ne s’agit pas pour autant de céder à la fascination technologique au point de méconnaître les menaces qui pourraient en découler sur les libertés individuelles et collectives.”
La Cnil semble par ailleurs ouverte à la discussion et a ouvert le dialogue fin janvier, par ailleurs l’organisme travaille avec plusieurs assureurs sur le développement d’applications diverses et variées en santé, mais aussi en automobile.
Ainsi, jusqu’à ce que la Cnil ne prenne de décision et que la législation ne soit assouplie, les start-ups françaises se lançant sur ce marché vont rencontrer plusieurs obstacles dans l’accès aux données personnelles.