La pilule Diane 35 fait scandale
La pilule Diane 35, un antiacnéique détourné en comprimé contraceptif, serait à l’origine de quatre décès en France depuis 5 ans. Soustrait à son usage initiale par les gynécologues, le médicament présente des risques de thrombose veineuse ou d’embolies pulmonaires.
Distribuée depuis 1987 par le laboratoire Bayer, la pilule Diane 35 est à la base un antiacnéique qui a été détourné en contraceptif par les gynécologues. Problème, l’Agence du médicament a confirmé ce dimanche quatre décès liés à la prise de Diane 35 depuis 5 ans et estimé qu’il faut arrêter de l’utiliser comme moyen de contraception.
La pilule multiplierait le risque de thromboses veineuses et d’embolies pulmonaires au cours de la première année d’utilisation, un niveau comparable à celui des pilules de 3e génération. Actuellement, environ 315.000 femmes utiliseraient cette pilule ou ses génériques dans l’hexagone. Selon l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) des décisions seront prises dans la semaine afin de « trancher pour arrêter cet usage ambigu », a déclaré le directeur général de l’agence, le professeur Dominique Maraninchi.
Ce scandale n’est pas sans rappeler l’affaire du Médiator des laboratoires Servier, un médicament contre le diabète prescrit pour lutter contre l’obésité. Accusé de profiter de la situation et de monopoliser les marchés du traitement des problèmes de peau et du risque de grossesse en même temps, le laboratoire Bayer affirme de son côté que le risque était « connu et clairement indiqué » sur les notices.