Santé / Espagne : 900 médecins s’insurgent pour les soins des sans-papiers
Par le biais d’un décret vivement contesté, le gouvernement conservateur espagnol affirme sa volonté de rigueur budgétaire : limiter d’ici septembre la gratuité des soins pour les sans papiers à seulement “quelques cas”. Une mesure qui provoque la grogne déontologique de 900 médecins ibères.
“Ma loyauté envers les patients ne me permet pas de manquer à mon devoir éthique et professionnel et de commettre un abandon” retrace le manifeste de ces praticiens insurgés, d’ores et déjà estampillés “rebelles” par les autorités espagnoles. Ils sont aujourd’hui 900 à avoir ratifié ce texte fondateur, marque du mouvement pro-déontologique qui s’élève actuellement dans la profession médicale ibérique. 900 a unir leur voix contre le décret gouvernemental qui souhaiterait trancher dans le vif la gratuité des soins apportés aux étrangers en situation irrégulière. Seuls les urgences pour maladie ou accident, le suivi de grossesse, l’accouchement et post-partum et l’assistance sanitaire aux moins de 18 ans resteraient assurés à titre gracieux.
Il était une fois un décret…
Par volonté restrictive, les autorités espagnoles se sont prononcées en faveur d’un abaissement du déficit public à moins de 3% d’ici à 2014. Pour atteindre le résultat escompté, des économies drastiques doivent être engagées. L’assistance universelle semble constituer une niche adéquate. Cumulée aux soins apportés aux européens non résidents, les dépenses atteignent 1Md d’euro annuels. Ainsi, le gouvernement espagnol entend également limiter ce qu’il catégorise comme “le tourisme sanitaire”. Des habitants de la communauté européenne venant solliciter des traitements en Espagne.
Face à la controverse, le gouvernement ibère a tenté de calmer les tensions en proposant l’instauration de “conventions payantes” pour l’accès aux soins des étrangers. S’il s’est montré très discret sur le montant de ces “conventions”, le quotidien El Pais a mené l’enquête. Le média affirme que les prix avoisineraient 710,40 euros annuels pour les moins de 65 ans, contre 1.864,80 euros pour les plus âgés.