Santé : Le Canada invité à réformer son système de santé et assouplir les règles sur l’assurance privée
L’OCDE félicite le Canada pour sa bonne résistance à la récession et l’encourage à poursuivre en limitant les dépenses publiques et notamment en réformant son système de santé, dans une étude publiée lundi.
“En dépit d’un basculement dans le déficit (…), les finances publiques du Canada se comparent encore favorablement avec celles des autres pays de l’OCDE, mais le resserrement budgétaire devrait néanmoins intervenir en 2011”, relève l’Organisation pour la coopération et le développement économique.
A l’heure actuelle, “le système de santé parvient à maintenir un équilibre raisonnable entre la qualité des soins, leur coût et les résultats sanitaires, mais des réformes s’imposent pour contenir les pressions qui s’exercent sur les dépenses”, explique l’étude. Celles-ci croissent en moyenne de 8% par an et ce taux devrait être réduit de moitié, si l’on veut éviter la compression d’autres chapitres du budget ou une augmentation des impôts.
Pour ce faire, dit l’OCDE, il faut changer le mode de rémunération des médecins et utiliser des analyses coûts-avantages pour établir des règles nationales imposant des traitements efficaces. Car le système ne maîtrise les coûts qu'”au prix de listes d’attente et de lacunes croissantes dans la couverture” médicale.
“Les rémunérations des médecins devraient être fixées aux niveaux régionaux ou institutionnels où s’applique la responsabilisation en matière de performances, et reposer au moins en partie sur la capitation”, autrement dit sur le nombre de patients inscrits chez un généraliste. Cela pour réduire les dérapages inhérents au régime de paiement à l’acte, tout en évitant que des patients soient orientés vers des spécialistes sans que cela soit nécessaire.
En outre, “il faudrait assouplir la réglementation interdisant l’assurance privée pour les services de base et les contrats mixtes public-privé pour les médecins, de manière à favoriser une prestation plus concurrentielle des services”, ajoute l’étude.
En principe, le système canadien est équitable, vu l’absence d’obstacles financiers à l’accès aux services hospitaliers et médicaux. Mais l’étude évoque “un lien très net” entre le niveau des revenus et l’état de santé des Canadiens.
Montréal, 14 septembre 2010 (AFP)