Santé/Consommation : Le médicament, un marché juteux ou couteux selon les points de vue
Dans son édition 2010 du « Mémento Médicament », la Mutualité française dresse un bilan de la consommation de médicaments en France. Un marché juteux de plus de 30Mds d’euros, mais par répercussion de plus en plus coûteux pour les organismes qui remboursent qu’ils soient publics ou privés.
En 2009, il s’est vendu la bagatelle de trois milliards de boîtes de médicaments dans les pharmacies en France. 83% d’entre elles, soit 2,5 milliards, étaient prescrites sur ordonnance. Au total cela fait près de 45 boîtes par Français par an. Un chiffre en hausse de 1,1% par rapport à 2008.
En terme de chiffre d’affaires, cela représente la somme rondelette de 30,2Mds d’euros. Un marché juteux pour l’industrie pharmaceutique, d’autant que les génériques ont du mal à se faire une place dans les armoires à pharmacie des patients. Ils ne représentent que 13,5% des pilules, dragées et autres sirops vendus dans les officines.
Leurs ventes affichent tout de même une progression de 7% par rapport à l’année précédente. Selon les statistiques compilées par la Mutualité française, le recours aux génériques a permis d’économiser 1,443Mds d’euros en 2009. Ce chiffre aurait pu grimper à 2Mds d’euros si tous les patients avaient accepté les génériques au moment de l’achat de leur prescription.
Qui rembourse et à quelle hauteur ?
Cette hausse de la consommation de médicaments n’est pas de nature à réjouir tout le monde, principalement les compagnies d’assurance, les mutuelles, la Sécurité sociale et dans une moindre mesure les institutions de prévoyance. Bref, tous les organismes privés ou publics qui participent au remboursement des prescriptions médicales.
Sans surprise, et bien que la tendance soit à son désengagement, c’est la Sécurité sociale qui prend la plus grosse partie de la facture à sa charge (65%), juste devant les ménages (17,5%). Les assurés mettent de plus en plus la main au portefeuille lors de l’achat de médicaments. Viennent ensuite les mutuelles (10,5%), les compagnies d’assurance (4%), les institutions de prévoyance (2%) et les collectivités locales (1%).
Il y a fort à parier que si la consommation de médicaments continue sur cette tendance à la hausse, la part réservée à la Sécurité sociale sera de plus en plus faible, au profit du ticket modérateur et donc des assurés sociaux ou des complémentaires et donc indirectement des assurés via leurs primes d’assurance. En 2008, les dépenses de médicaments étaient d’ailleurs le premier poste de dépenses des mutuelles à 3,6Mds d’euros.
En tête des molécules préférées des Français, on retrouve le sacrosaint Paracétamol et ses déclinaisons (Efferalgan, Doliprane, Dafalgan…). Les mutuelles en ont remboursé pour 91M d’euros en 2009, en hausse de 12% par rapport à 2008. Il arrive largement devant les 52M d’euros de Esoméprazole (Inexium) à l’action anti-ulcéreuse. Le sulfate de chondroïtine aux propriétés anti-arthrosique et que l’on trouve notamment dans Chondrosulf et Structum complète le podium des molécules les plus consommées par les Français.