Assurance maladie : La thyroïde, un “excès d’opérations” inutiles et trop coûteuses
L’Assurance maladie a indiqué, le 22 octobre lors d’une présentation, que trop d’argent était gaspillé pour des ablations inutiles de la thyroïde.
Début Octobre, L’UFC-Que Choisir, à travers sa revue magazine, s’indignait sur le systématique recours à l’ablation pour soigner des affections parfois légères de la thyroïde. Un constat confirmé le 22 octobre par l’Assurance maladie, qui en déplore l’impact financier. “Il y a un excès très clair d’opérations sur les nodules bénins”, a jugé Pierre Fender, médecin conseil national adjoint de l’Assurance maladie (cnamts).
1 opération sur 5 est inutile
La mortalité liée aux cancers de la thyroïde est en net recul en France depuis une décennie. En 2012, par exemple, 375 décès ont été déplorés contre 478 en 1999. Pourtant, le nombre de nodules décelé est, lui, en constante progression. 8.211 trouvés en 2012 contre 2.531 en 1990. “Cette recrudescence est liée à la détection, nouvelle, de petits, voire d’infimes nodules (moins de 1 cm, voire 2 mm)… Or, ces petits nodules, même cancéreux, bien souvent n’évoluent pas et ne devraient pas être retirés mais faire l’objet d’une surveillance” écrit l’UFC-que Choisir dans son enquête. Tel qu’en témoignent les chiffres de l’Assurance maladie, en 2010, la Sécurité sociale a en effet pris en charge 35.000 thyroïdectomies. 6.000 légitimes pour raisons cancéreuses (17%), 7.270 préventives pour nodules bénins (20%) et 13.350 superflues pour des goitres ou nodules multiples (38%).
Anomalies de diagnostic
Ce recours intempestif à l’ablation proviendrait essentiellement d’anomalies dans le déroulement du diagnostic. L’UFC-Que Choisir avait déjà dénoté que trop fréquemment était faite “l’impasse sur les examens préalables”, tels qu’ échographie et cytoponction, (prélèvement de cellules sur la zone suspecte de la glande). “Un plus grand recours à la cytoponction permettrait d’éviter des thyroïdectomies totales inutiles et non dénuées de complications”, a corroboré l’Assurance Maladie. Pourtant, à l’heure actuelle, l’examen n’est pratiqué que sur 44% des patients opérés d’un cancer, sur seulement 34% des opérés pour nodule bénin.
