Entreprises : Quels risques RH dans les PME et les ETI ?
Les 1ères Rencontres RM et RH de La Baule, organisées conjointement par l’AMRAE et l’ANRDH ont été l’occasion, notamment, de pointer certains risques RH pouvant impacter les PME.
« C’est un sujet en jachère dans les PME », souligne Christophe Le Bars, DRH d’Europcar Groupe, quant au Risk Management, rebondissant ainsi sur les propos de Gilbert Canameras, président de l’AMRAE, qui rappelle que l’un des principaux chantiers de l’association est justement « la sensibilisation des petites et moyennes entreprises ».
Si, par essence, ces dernières inscrivent souvent dans leur business plan la notion de prise de risques, qu’en est-il des risques liés aux ressources humaines ? « Les risques RH ont ceci de particulier qu’ils peuvent impacter non seulement la vie professionnelle mais aussi parfois la vie privée d’êtres humains, collaborateurs de cette organisation, quelque que soit leur niveau hiérarchique et leur secteur d’activité », indique Maître Franck Verdun, du cabinet d’avocats Verdun-Verniole.
« Un risque RH peut être défini comme : tout événement qui va impacter négativement les ressources humaines de l’entreprise, par exemple en matière d’hygiène et de sécurité, et de troubles psychosociaux ; ou tout événement qui va rendre les ressources inadaptées aux demandes de l’entreprise, en matière de masse salariale, de formation et d’accompagnement du changement… », précise Hélène Dubillot, responsable de la commission Risques et Ressources humaines de l’AMRAE. Concrètement, quels sont ces fameux risques RH ? En période de crise, l’un d’entre eux est la perte d’hommes et de femmes clés, au niveau opérationnel comme au niveau du management. S’y ajoute le risque lié au dialogue social et à ses difficultés (grèves…).
Lors d’opérations de croissance externe, d’autres risques stratégiques peuvent émerger. « Par exemple la découverte de passifs sociaux qui n’auraient pas été identifiés lors des « due diligence » ou les demandes de « travail égal = salaire égal », avec revendication de rappel de salaire par des catégories entières de populations », indique Franck Verdun. Vient ensuite la famille des risques organisationnels : les risques liés au turn-over, au débauchage ou à la formation inadaptée ; les risques de difficulté à recruter les personnes adéquates ; les risques liés à la gestion des accidents du travail, à la pénibilité, ainsi qu’au stress… « Notons aussi quelques exemples de risques juridiques ou de non-conformité réglementaire : discrimination, harcèlement… », détaille Maître Verdun.
Les 1ères Rencontres RM/RH ont été l’occasion de mettre en avant un autre risque, de taille, celui des nouvelles technologiques et de leurs impacts. Le Web 2.0 et le développement des réseaux sociaux bouleversent les modes de communication et, plus largement, l’environnement de travail dans l’entreprise. L’utilisateur est passé d’un rôle passif au rôle actif, pouvant lui-même diffuser des informations de manière instantanée et quasiment sans limites. « Ces nouvelles technologies offrent de nouvelles possibilités aux entreprises en termes de communication, notamment envers les jeunes, friands d’échanges d’informations instantanés, insiste Maître Stéphane Choisez, du cabinet NCA. Mais cette évolution modifie considérablement le paysage des risques ».
Julie Le Bolzer