Assurance animale : Les insecticides pour chien et chat
Chiens et chats doivent être protégés efficacement contre les parasites externes, puces et tiques en premier lieu. Mais on ne protège pas un chien comme un chat. A chacun son traitement. Certains antiparasitaires utilisés chez le chien se révèlent en effet particulièrement toxiques pour le chat.
Le magazine 60 millions de Consommateurs, dans son édition de juin 2012 (n° 472), consacre un dossier à « Ces insecticides qui tuent les chats ». Principale substance chimique mise en cause : la perméthrine. On la trouve dans des produits servant à lutter contre les fourmis, les mouches ou encore les cafards, mais aussi dans certains médicaments comme les pommades ou shampooing contre la gale et les poux chez les enfants. Cette substance est présente aussi dans les sprays ou pipettes (spot-on) que l’on utilise dans la lutte contre les puces et les tiques chez le chien. Le problème est que certains animaux y sont très sensibles. Ceux à sang froid, comme les poissons notamment, mais aussi les chats.
Intoxication suite à utilisation ou de contact
Ce type d’antiparasitaire réservé au chien ne doit pas être utilisé chez le félin. L’intoxication peut également intervenir en cas de cohabitation des deux espèces. Par contact prolongé ou si le chat lèche le chien, par exemple.
La difficulté réside dans le fait, comme le souligne le dossier de 60 Millions de Consommateurs, que contrairement aux produits vétérinaires, les insecticides domestiques contenant de le perméthrine « ne sont toujours pas soumis à une autorisation de mise sur le marché. Leurs fabricants n’ont donc aucune obligation d’évaluer une éventuelle nocivité sur les animaux. (…) Il a fallu plusieurs années pour établir que les pipettes à la perméthrine ne présentaient pas un risque « anecdotique » pour les chats… » L’association demande d’ailleurs aux autorités de santé de contraindre les fabricants à alerter les propriétaires de chats, en ajoutant sur tous les produits contenant de la perméthrine une mention du type « ne pas appliquer en présence de chats ».
500 chats ou plus victimes chaque année
Il est difficile de savoir combien d’animaux sont victimes chaque année. « En 2007, le Centre de pharmacovigilance vétérinaire de Lyon a recensé 488 déclarations d’intoxications à la perméthrine chez le chat, et une cinquantaine de décès », peut-on encore lire dans ce dossier. Mais « ces déclarations spontanées ne représentent qu’une partie infime de la totalité des cas d’intoxication », affirme le Dr Damien Delhaye, qui a consacré sa thèse de fin d’études vétérinaires aux effets néfastes de la perméthrine sur les chats.
Le vétérinaire peut conseiller le maître sur l’utilisation d’un antiparasitaire et des précautions d’emploi. Par ailleurs, le coût de ce genre de produit peut être financé en partie par le forfait prévention contenu dans certaines formules d’assurances santé animale.
A rappeler enfin que 76 colliers antiparasitaires destinés aux animaux de compagnie, chiens et chats, ont été retirés du marché. Motif : une toxicité potentielle pour les maîtres et notamment les enfants.