Assurance animaux : Morsures, des statistiques qui restent vagues
Il n'existe pas en France de données vraiment exhaustives sur le nombre de morsures annuelles provoquées par les chiens ni de chiffres permettant l'évaluation financière de ces accidents.
Il est démontré qu’il n’y a pas de races vraiment plus agressives que d’autres. Les accidents, notamment avec morsures, ne sont pas l’apanage des molosses. Il n’existe pas en France de données vraiment exhaustives sur le nombre de morsures annuelles provoquées par les chiens ni de chiffres permettant l’évaluation financière de ces accidents.
Selon les derniers chiffres publiés par le Centre de documentation et d’information de l’assurance, quelque 500.000 personnes seraient chaque année en France victimes de morsures. Parmi celles-ci, 60.000 cas nécessiteraient une hospitalisation.
Dans d’autres pays, on connaît avec davantage de précisions ces données. C’est le cas aux États-Unis, notamment. Ainsi, en 2009, 4,7 millions de morsures de chiens ont été recensées pour un coût évalué à 412M de dollars pour les assureurs américains (soit une hausse de 6,4 % par rapport à 2008). En moyenne, une plainte entraîne le versement de 24.000 dollars (17.220 euros environ) à la victime.
Pas de races plus agressives que d’autres
Autres chiffres, en Suisse cette fois : on estime à quelque 10.000, le nombre de personnes mordues chaque année, ce qui représenterait un coût pour les assureurs de 3,3M de francs suisses (soit environ 2,5M d’euros). A noter que la Suisse vient de mettre en place l’obligation de la détention d’un permis pour tout acquéreur d’un chien (avec effet rétroactif de deux années en arrière).
Bien que la loi de janvier 99 sur les chiens dits dangereux laisse entendre que certaines races de chiens seraient plus agressives que d’autres, rien ne permet de généraliser. Tout est en fait question d’individu.
L’individu compte plus que la race et les molosses ne sont pas des chiens plus agressifs que d’autres.
Certes, ces chiens ne manquent pas de tempérament. Il est avéré que la cohabitation, principalement les mâles entre eux, n’est pas toujours facile.
L’éducation va jouer un rôle primordial. Mais, avant toute chose, c’est le vécu qui va être déterminant. Par cela, on entend, la manière dont le chiot va vivre ses premières semaines, ses premiers mois. Dans ce domaine que ce soit l’éleveur ou le « simple » particulier, l’Homme et son comportement va influer sur le devenir du chien.
Manipulations fréquentes, confrontation à des bruits puis, plus tard, des ambiances variées sont les clés d’une bonne socialisation. Socialisation qui devra être poursuivie par le maître dès l’arrivée de son nouveau chiot.
Déclarer une morsure : une obligation
La loi impose désormais que tout chien qui a mordu, et ce quelle que soit la race ou quel que soit le type auquel, doit faire l’objet d’une évaluation comportementale (en plus de la mise sous surveillance déjà obligatoire dans un tel cas). Mais suivant le degré de l’accident, les maîtres vont-ils systématiquement d’eux-mêmes suivre cette procédure ?
Pour réparer les dommages, c’est alors la Responsabilité Civile contenue dans le contrat multirisques habitation qu’il faudra faire jouer. Certaines races de chiens telles que définies par la loi de janvier 99 (dits « dangereux ») font d’ailleurs obligation aux maîtres de posséder ce type de contrat.
Il est différent de l’assurance santé animale, qui relève d’une démarche volontaire et qui permet pour sa part le remboursement des frais liés aux maladies et/ou accidents dont l’animal serait victime.