Assurance santé animale : la transmission du virus Ebola du chien à l’Homme n’est pas démontrée
Alors que la France entend renforcer les contrôles à Roissy sur les vols en provenance de Guinée pour prévenir tout risque épidémique à virus Ebola, et que les cas suspects en France se sont révélés pour l’heure négatifs, un numéro vert a été mise en place. Parmi les appels reçus, celui sur le rôle que pourraient jouer les chiens dans la transmission du virus Ebola.
Pour faire face aux inquiétudes liées au virus Ebola, le ministère de la Santé a mis en place, samedi, un numéro vert.
Le 0800 13 00 00 fonctionne depuis samedi 11 octobre, pour informer – et rassurer – le grand public, 7j/7, de 9h à 21h.
Les premiers angoissés sont bien entendu les voyageurs qui doivent se rendre en Afrique ou ceux qui attendent des proches en revenant. A part quelques “hypocondriaques”, le centre fait face plutôt à des inquiétudes raisonnées, explique Cécile Hennebert, détachée du ministère de la Santé pour gérer la plateforme dans un article publié sur fancetvinfo.fr.
Mais cela n’est pas sans lui rappeler d’autres questions plus “délirantes” lors de l’épidémie de grippe aviaire, comme celle-ci : “Si un pigeon malade tombe dans un lac, que mon chien boit l’eau du lac et fait un câlin à mon enfant, mon enfant peut-il attraper la maladie ? Avec Ebola, on n’en est pas là”, assure-t-elle.
Aucun cas de chien ou chat répertorié
“Il n’y a aucune preuve scientifique que les animaux domestiques jouent un rôle actif dans la transmission de la maladie aux humains”, indique pour sa part le Dr Bernard Vallat, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE).
Aucun cas d’animal de compagnie (chien ou chat) malade n’a été répertorié, confirment les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) américains.
Ebola : un chien euthanasié à Madrid
Toujours est-il que le chien de l’aide-soignante contaminée par Ebola en Espagne a été euthanasié sans attendre.
Des internautes français et espagnols, mais aussi du monde entier, ont publié des photos de leurs chiens sur les réseaux sociaux, et ont appelé à une mise en quarantaine de l’animal demandant notamment à ce que des tests soient effectués. Mes les autorités espagnoles n’ont rien voulu entendre. Selon eux, des données ont montré “que les chiens peuvent être porteurs d’anticorps positifs du virus Ebola”, et “qu’ils peuvent être porteurs du virus même sans symptômes”. Ils soutiennent que la contagion se ferait lorsque les animaux “éliminent le virus dans leurs fluides, avec un risque potentiel de contagion”.
Selon Eric Leroy, Directeur général du Centre International de Recherches Médicales de Franceville et grand spécialiste des maladies virales émergentes – en particulier de la fièvre hémorragique à virus Ebola -, il ne fallait pas euthanasier le chien Excalibur en Espagne. “Il faut explorer, d’où l’intérêt potentiel que représentait ce chien”, explique l’expert. “L’objectif, c’est de faire comprendre qu’on ne sait rien sur les chiens, c’est tout. Il ne faut pas aller plus loin dans l’interprétation sans études complémentaires. D’où la nécessité d’en savoir plus pour éclaircir ce point.”
Pour l’heure, malgré son souhait, aucune recherche complémentaire n’a été faite sur l’infection expérimentale chez le chien de manière générale.
“Le cas du chien en Espagne était donc unique”, poursuit Eric Leroy. “Un suivi urologique, biologique et médical du chien aurait pu être mis en œuvre et apporter un certain nombre d’informations majeures : le chien était-il infecté ? Si oui, l’infection est-elle symptomatique ou non symptomatique ? Si oui, quels sont les symptômes ? Le virus peut-il être excrété dans la salive, les fèces, les vomissures et ainsi être une source de contamination pour l’homme ou les autres animaux ? Au bout de combien de temps le virus est-il éradiqué du chien …”
Le maire de Dallas refuse l’euthanasie d’un autre chien
A Dallas, au Texas (Etats-Unis), Nina Pham, une aide soignante contaminée elle aussi par le virus Ebola alors qu’elle était en étroit contact avec un malade, est décédée depuis. Elle aussi avait un chien : un Cavalier King Charles baptisé Bentley. Le maire de la ville, Mike Rawlings, a assuré lundi 13 octobre au quotidien USA Today que le chien appartenant à l’infirmière pourrait rester en vie.
“La patiente tient énormément à son chien et nous voulons qu’il soit sauvé”, a-t-il justifié.
Le chien a été placé en quarantaine et le centre qui en a la charge en donne régulièrement des nouvelles sur son compte Twitter… jusque là, tout va bien !