Assurance chômage : Les intermittents menacés
Afin de combler le déficit de l’assurance chômage, le régime des intermittents du spectacle pourrait être menacé. Le calcul du plafond de l’allocation pourrait lui aussi être remis en cause.
Dans un rapport de la Cour de comptes daté du mardi 22 janvier, la mauvaise gestion de l’assurance chômage est pointée du doigt. Le dispositif passerait d’une perte de 9Mds d’euros en 2010 à 18,5Mds fin 2013, selon l’Unedic qui a revu à la hausse ses prévisions de déficit.
C’est évidemment l’augmentation du nombre de chômeurs en France (+178.000 personnes pour l’année en cours) qui plombe les comptes de l’assurance chômage. Dans son rapport, « la Cour juge que le système français est largement inadapté à un contexte de chômage durablement élevé ». Afin d’enrayer les dérives du système, elle préconise donc plusieurs solutions.
Les intermittents dans le collimateur
Dans un premier temps, la Cour des comptes souhaite la remise en question du coût d’indemnisation des intermittents du spectacle et réviser ce régime particulier qui coûte 1Md d’euros à l’Unedic chaque année. L’instance souhaite par exemple distinguer le cas particulier des artistes et celui des techniciens du spectacle.
La Cour veut également mettre en place « un taux de remplacement décroissant des prestations de l’assurance-chômage pour les niveaux d’indemnisation les plus élevées ». Ainsi, le calcul de l’allocation se ferait en fonction du montant du salaire : plus celui-ci sera élevé, moins l’allocation chômage sera grande. Enfin, outre la volonté d’inciter d’avantage le retour à l’emploi, la Cour se dit favorable à une surcotisation des contrats en CDD.
Michel Sapin monte au créneau
Ce 23 janvier sur RTL, le ministre du Travail, Michel Sapin, a expliquer qu’il faudrait « prendre des mesures » pour enrayer le déficit de l’assurance chômage même s’il ne s’est pas étonné d’une telle situation. « Je le dis sans détour. Mais en même temps, qu’un système d’indemnisation chômage soit déficitaire dans une période de gros chômage, c’est la nature des choses », a-t-il ajouté.