Vers une diminution des allocations chômage les plus élevées?
Réprimandé par la Cour des comptes, l’Unedic doit de toute urgence faire face à ses dettes. Les indemnités et allocations des chômeurs les plus élevées pourraient s’en retrouver réduites.
Les 39.800 chômeurs de plus en avril ne confortent pas la situation de l’Unedic. Dans le rouge, l’assurance chômage doit de toute urgence trouver des solutions pour redresser la barre. La Cour des comptes pointe du doigt un système trop généreux qui risque de courir à sa perte. Avec une dépense annuelle de 50Mds d’euros, l’insertion et la formation des chômeurs pèsent trop dans le budget publique. De plus, selon de récentes prévisions, les coûts supportés devraient augmenter de 37,8Mds d’euros en 2013, et de 39Mds en 2014.
Les partenaires sociaux entrent en négociations
Tel que préconisé par la Cour des comptes, les partenaires sociaux regardent actuellement du côté des politiques d’indemnisation pour faire des économies drastiques. Comme tous les deux ans, ils devront renégocier pour l’automne prochain la convention qui régit l’assurance chômage.
Des concertations qui s’annoncent délicates. Les patrons s’opposent à une majoration des contributions du côté des entreprises, alors que les syndicats de salariés, eux, refusent que la couverture chômage soit amoindrie en cette période de crise.
Les allocations et indemnités des chômeurs en ligne de mire
Lorsqu’elle a remis son rapport sur l’assurance chômage, la Cour des comptes a émis quelques préconisations. Elle s’est par exemple concentrée sur les allocations et indemnités des chômeurs les plus élevées, suggérant qu’elles soient dégressives ou limitées. La haute juridiction estime le modèle français trop charitable en comparaison de ses voisins européens. Dans l’hexagone, un chômeur perçoit en moyenne une allocation équivalente à 69% de son dernier salaire. Pour les cadres qui touchaient en activité de hauts revenus, le salaire mensuel de référence pour définir l’indemnité est plafonné à 12.124 euros. Or en Allemagne il n’excède pas 5.600 euros, et s’échelonne entre 3.000 et 2.000 euros dans les autres États.
La piste de diminuer les hautes indemnités des chômeurs reste cependant à l’heure actuelle trop réductrice. A peine 1% des allocataires perçoivent entre le montant maximal et 3.900 euros, et 5% seulement sont rémunérés entre 3.900 euros et 2.500 euros.