L’assurance emprunteur encore trop chère et peu concurrentielle ?
Dans une étude révélée le 29 août, l’UFC-Que Choisir épingle une fois de plus l’assurance crédit pour son marché encore trop peu concurrentiel. Ce, en dépit de la loi Lagarde qui permet depuis 2010 à un emprunteur de souscrire une assurance indépendante de celle proposée par la banque prêteuse.
Le marché de l’assurance des crédits, encore et toujours cloisonné ? C’est en tout cas le constat que dresse l’UFC-Que Choisir dans une étude révélée le 29 août. L’association de consommateurs y dénonce le fait que, 3 ans après le passage de la loi Lagarde, les emprunteurs continuent à s’enfermer dans le giron des banques prêteuses lorsqu’ils souscrivent leur assurance.
Selon l’étude, trois institutions financières se partagent actuellement la moitié du marché : Crédit Agricole Assurances, Assurances du Crédit Mutuel et BNP Paribas Cardif. “Après trois ans, l’échec est criant et la concurrence est complètement évanescente” a déploré André Bazot, président de l’UFC-Que Choisir, en conférence de presse téléphonique. Car si les consommateurs ne sont pas à même de le déceler, ce manque de concurrence les pénalisent sur le coût global de leur assurance emprunteur.
Pourquoi les Français souhaiteraient-ils payer plus cher la protection de leur prêt quand ils peuvent obtenir, ailleurs, une couverture similaire à moindre tarif ? Selon l’UFC, des pratiques abusives de la part des banques seraient employées pour conserver leurs clients. Un appel à témoin initié par l’association en juillet dernier révèle que 73% des 105 répondants ont été soumis à un chantage tarifaire (majoration du taux du crédit, allongement du délai, frais facturés sans fondement, refus de délégation pour non correspondance des garanties…) pour les empêcher de faire jouer la concurrence. Des pratiques pourtant illégales au regard de la loi.
Juteux, le marché de l’assureur emprunteur est particulièrement rentable pour les acteurs qui se l’accaparent. Selon les recherches de l’UFC, les marges des bancassureurs sont passées de 40% en moyenne en 2007, à 46% en 2013, voire 69% chez les assurés les plus jeunes. Soit un gain de 2,2Mds d’euros chaque année.
Pour palier cette situation nocive et les abus, l’UFC-Que Choisir milite pour que la future loi de Benoit Hamon sur la consommation inclut un amendement sur la résiliation annuelle de l’assurance emprunteur. Le gouvernement attend à l’heure actuelle les résultats d’une étude d’impact sur la loi Lagarde pour se prononcer. Ils ont un premier élément de réponse.