Santé au travail : Les maladies professionnelles en nette progression à cause des troubles musculo-squelletiques
Samedi 28 avril aura lieu la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail. L’occasion de dresser un bilan sur l’année qui vient de s’écouler : les accidents de travail ont diminué mais sont supplantés par les maladies professionnelles, en progression inquiétante. Une augmentation essentiellement due aux troubles musculo-squelletiques (TMS).
La Journée mondiale de la sécurité et la santé au travail qui se déroulera demain, samedi 28 avril, va être l’occasion de fournir au prochain gouvernement un nouveau cheval de bataille. En effet, si le constat sur les accidents de travail, en léger recul, offrait un certain soulagement, le bilan sur les maladies professionnelles se révèle, lui, inquiétant. De 20 695 en 2000, elles ont franchi la barre des 50 688 en 2010, soit bien plus du double.
Les TMS mis en cause
Une progression préoccupante directement influencée par la hausse des TMS. Elles composent aujourd’hui 85% des maladies professionnelles contre 10% d’affections liées à l’amiante et 5% d’autres pathologies (cancers, allergies…). Les TMS provoquent des graves lésions dans les tissus mous (muscles, tendons et nerfs). Un réseau de tissus essentiel puisqu’il assure la cohésion du mouvement des os. Tel que dans le cou, les épaules, les genoux… Les troubles musculo-squelettiques les plus fréquents sont le syndrome du canal carpien et les tendinites.
Les facteurs de risque
Les TMS surgissent en créant des difficultés à effectuer les gestes les plus simples. De violentes douleurs se subsistent ensuite à la gêne. Si le métabolisme d’un individu est le principal déclencheur d’un TMS, l’environnement professionnel contribuent également à son apparition. Ainsi de nombreux facteurs de risques sont pointés du doigt, combinant autant la pénibilité du travail (efforts, postures, répétitions des gestes) que l’aspect psychosocial (stress, organisation du temps, relation entre collègues, implication dans l’entreprise…).
Les professionnels du bâtiment, les manutentionnaires ou les caissières sont généralement les plus sujets aux TMS. Des maladies qui a long terme peuvent se révéler paralysantes et handicapantes aussi bien dans l’univers professionnel que dans la vie privée.
un commentaire sur “Santé au travail : Les maladies professionnelles en nette progression à cause des troubles musculo-squelletiques”
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Bonjour,
Je préside l’association “Agir” pour la Prévention des maladies professionnelles (apmp.fr) et à ce titre, ne puis laisser votre article sans y apporter les contradictions qui s’imposent.
Tout d’abord, il est rigoureusement faux de soutenir que la progression (je note l’euphémisme au passage) des maladies professionnelles est influencée par la hausse des TMS. Néanmoins, je mettrai à votre crédit le fait qu’une telle affirmation relève, à n’en pas douter, de déclarations mensongères en provenance de la CNAMTS. En effet, je ne vois pas ce qui permet aux compagnies d’assurances complémentaires d’affirmer que les soins qu’elles remboursent entrent dans le cadre de maladies, précisément professionnelles, sauf quant à en avoir reçu l’information par les Caisses primaires d’Assurance maladie.
Pour votre parfaite information, nous soutiendrons pour notre part ce qui suit:
Si les maladies professionnelles ne progressent pas, c’est parce dans les faits, elles EXPLOSENT et qu’en tout état de cause, une telle explosion est influencée par précisément l’explosion des CANCERS que les Caisses refusent de reconnaître malicieusement (autre euphémisme)comme relevant du régime des maladies professionnelles.
Nous sommes submergés de dossiers de victimes des conditions de travail en France. Pour la plupart de ces dossiers, ils s’agit de patients atteints de cancers et pour qui, notre association doit se battre des mois, voire des années durant, pour que “in fine” les Tribunaux d’affaires de Sécurité sociale reconnaissent eux, la maladie professionnelle. Nous profitons de cet article pour affirmer une fois encore que là, est la principale raison du déficit de la Sécurité sociale, ce que le livre de notre association démontre fort bien. (Les vraies raisons du déficit de la Sécurité sociale. Ce qu’ils nous cachent…) et ce que nous affirmons sur de nombreux forums de la presse française.
Ce qu’il faut savoir et garder à l’esprit, c’est le postulat suivant, inscrit dans le Code de la Sécurité sociale: une maladie, quelle qu’elle soit, est à la charge de la Sécurité sociale (dans les faits à la charge de ses cotisants), à contrario une maladie professionnelle est à la charge de l’employeur responsable. Dès lors, pourquoi les Caisses, y compris dans les cas les plus flagrants, mettent-elles tant d’acharnement à ne pas vouloir reconnaître ces maladies professionnelles. N’ayant jamais eu la moindre explication de leur part et, restant cohérents avec nous-mêmes, nous considérons que ces Caisses interviennent au seul soutien des intérêts financiers des employeurs. Ce que nous pouvons PROUVER à tout moment.
Alors, me direz-vous, pourquoi reconnaissent-elles les TMS. Tout simplement pour la raison suivante:
Les Caisses accordent pour ces TMS des taux d’incapacité permanents partiels (IPP), systématiquement inférieurs à 10%.
Or, autre information: une maladie y compris professionnelle dès lors qu’elle occasionne un taux d’IPP inférieur à 10%, ladite maladie professionnelle reste à la charge de la Sécurité sociale (rappelons-le de ses cotisants). Cette dernière information étant elle aussi inscrite dans le Code de la Sécurité sociale, une telle décision ayant été signée par les syndicats eux-mêmes (sic).
Voici quelques autres informations pour corroborer mes propos.
Chiffres officiels:
Si en France, il nous a fallu déplorer en 1980, 168 500 nouveaux cas de cancers, il nous a fallu en déplorer 319 380 en 2005, plus de 350 000 en 2008, sachant que l’on passe tranquillement la barre des 400 000.
A l’appui d’une étude épidémiologique qu’elle a réalisée, l’INSERM déclare que plus d’un cancer sur deux est dû à la seule exposition aux produits chimiques en entreprises.
De différentes sources médicales, le coût d’un cancer se situe dans une fourchette qui varie entre 300 000 et 1 millions d’euros, selon les cas.
Nous conviendrons qu’il n’est pas possible d’incriminer prioritairement les TMS (qui entrainent en moyenne 270 journées de travail à indemniser, encore une fois par nous, les cotisants) et en même temps d’occulter la partie immergée de l’iceberg, celle qui concerne les cancers dus à l’exposition quasi générale des produits chimiques en entreprises.
Enfin, pour conclure, il ne faut surtout pas imaginer que cette nouvelle journée mondiale de la santé offrira un nouveau cheval de bataille au nouveau gouvernements. En effet, depuis plusieurs années déjà, nous n’avons de cesse que d’interpeller officiellement les politiques sur cette problématique et ce, quelles qu’en soient les tendances, sans la moindre exception.
Nous n’avons jamais été entendus.
Qui plus est, les conditions de travail n’évoluent absolument pas malgré l’arsenal juridique mis en place à cet effet, depuis de nombreuses années maintenant.