Assurances / Enlèvements : 3 Français enlevés à leur tour en Afrique de l’Ouest
Trois Français travaillant pour le groupe parapétrolier Bourbon ont été enlevés hier après l’attaque de leur navire au large du Nigeria. Quelques jours après le rapt de 5 ressortissants d’Areva au Niger, la question des assurances se pose pour ce genre de situations.
Après qu’Al-Qaïda ait revendiqué l’enlèvement des cinq Français au Niger, c’est trois autres compatriotes qui ont été enlevés hier au large du Nigeria. Ces pays sont encore très risqués, et malgré les dispositifs de sécurité sur place, il est parfois indispensable de souscrire des assurances spéciales pour protéger le personnel des entreprises établies là-bas.
Face aux risques d’enlèvement ou de piraterie, Liberty France propose par exemple la couverture « Kidnap and ransom » qui couvre le risque d’enlèvement ainsi que l’extorsion de fonds, la détention illicite et le détournement. « L’idée est de pouvoir proposer ce type de contrats aux sociétés et autres grands groupes avec une couverture de toutes leurs filiales en France et à l’étranger », déclarait Olivier Muraire, directeur général de Liberty France, dans un précédent article sur News Assurance.
La question de la rançon
Si les gouvernements font tout pour pouvoir libérer leurs ressortissants dans les plus brefs délais, la rançon est toujours sujette à interrogation. Aujourd’hui, la plupart des assurances contre l’enlèvement prévoient le paiement de la rançon ou la reconstitution de la rançon (en cas de perte pendant le transport, par exemple). Elle prend en charge la responsabilité de l’assuré, l’indemnité en cas de décès ou encore de divers frais d’intervention (voyages, séjours, récompense d’informateur…).
Le risque de piraterie en mer est également assurable, mais les tarifs flambent depuis la multiplication des attaques de navires commerciaux depuis quelques mois. Selon Nicolas Fontvieille, souscripteur risques spéciaux chez l’assureur Hiscox, numéro un mondial de la couverture « kidnapping et extorsion », le montant de la facture peut varier entre 20.000 et 30.000 dollars pour un trajet dangereux. « Notre objectif, c’est d’être le plus discret possible », y compris dans la gestion d’une attaque, explique-t-il dans un article précédent. « S’il y a médiatisation, il va y avoir augmentation de la rançon », ajoute-t-il.
Enfin, pour les journalistes enlevés en mission comme Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière kidnappés le 30 décembre 2009, les assureurs refusent très souvent de les couvrir. Les rédactions se voient obligées de payer des cotisations astronomiques en responsabilité civile pour assurer ceux qui sont au cœur des conflits, et les journalistes doivent demander des garanties supplémentaires et spécifiques couteuses auprès de courtiers pour se protéger (Voir notre dossier sur le sujet).