Edito : Le bulletin de notes de l’assurance
Dans la vie, tout est histoire de notes.
Ce ne sont pas les lycéens qui vous diront le contraire en cette journée des résultats du Baccalauréat. Comme pour ces élèves, les assureurs aussi sont notés, avec la crainte d’une mauvaise évaluation, sans conséquence pour les assurés, mais du plus mauvais effet dans le secteur.
A l’image des correcteurs du Bac, ce sont les agences de notations (Moody’s, Standard & Poor’s, Fitch Ratings…) qui évaluent chaque année la solidité financière et la perspective des compagnies d’assurance avant de distribuer les bons points. Gare aux mauvais élèves ! L’avenir des assureurs peut être remis en cause en cas de notes insuffisantes et le rattrapage n’est pas une partie de plaisir.
Évidemment, il y a les premiers de la classe, les compagnies avec la meilleure note (le fameux « AAA » chez Standard and Poor’s, rendue célèbre pour ses notations de la dette grecque). Les bons élèves sont ceux qui arrivent à résister aux contraintes de solvabilité par exemple, à une sinistralité plus ou moins capricieuse ou encore à des marchés pas toujours en grande forme. Ajoutez à cela des placements à risque et des expositions aux obligations de pays comme la Grèce, le Portugal ou l’Irlande et la note peut très rapidement chuter… (jusqu’à « DDD » et le bonnet d’âne).
En France, selon Standard & Poor’s, la promotion 2010/2011 « peut mieux faire ». Lorsqu’on rend les copies on commence toujours par les meilleurs et moins de 5% des compagnies d’assurance françaises ont une note de solidité financière maximale. Presque 15% atteignent une note de « AA+ » et 28% une note « AA ». En fin de classement, moins de 15% des assureurs du pays ont un « BBB+ » et moins de 5% un « BBB ». Toujours selon l’agence, 70% des enseignes bénéficient d’une perspective stable, 30% seulement se trouvant sous perspective négative.
Malgré tout, le secteur de l’assurance en France résiste bien à un environnement difficile selon les analystes. Les deux prochaines années devront malgré tout faire l’objet de « révisions » plus soutenues, l’objectif est d’avoir un bulletin de notes solide pour passer le conseil de classe des nouvelles normes de solvabilité sans encombre. Les agences de notation peuvent évaluer les compagnies d’assurance n’importe quand et il vaut mieux être prêt le jour de « l’interro surprise ».