Grippe H1N1 : la vaccination des écoliers commence aujourd’hui sur fond de polémique d’une possible contribution des généralistes
Alors que collégiens et lycéens peuvent depuis mercredi être vaccinés dans les établissements scolaires contre la grippe H1N1, la vaccination des écoliers de primaires et de maternelles débute ce lundi.
Ecoliers de primaires et de maternelles sont invités à se rendre dès aujourd’hui, avec leurs parents, dans les centres de vaccination de proximité, ce qui pourrait accroître encore l’affluence.
La vaccination chez le médecin, impossible actuellement, a fait l’objet d’une polémique dimanche entre syndicats de médecins qui exigent la mise en oeuvre de cette mesure et le dirigeant de la CFDT François Chérèque, qui a dénoncé une “question de pognon”.
Le syndicat de médecins généralistes MG France a demandé, dans un communiqué publié dimanche, de pouvoir pratiquer des vaccins contre la grippe H1N1 en cabinet médical, affirmant que “3 millions de vaccins conditionnés sous forme de monodoses auraient été livrés selon lui à l’organisme en charge des stocks de vaccins.
La présentation du vaccin, jusqu’à présent en flacons multidoses, était l’une des raisons avancées pour refuser la vaccination chez le médecin, le gouvernement estimant qu’elle n’était pas compatible avec les cabinets médicaux.
L’arrivée des monodoses permettrait aux médecins généralistes “de vacciner dans leurs cabinets, en complément du travail effectué en centre de vaccination dédié, les patients qui en ont le plus besoin aujourd’hui”, notamment les “patients les plus à risques et les personnes isolées (plus d’un million) qu’ils sont souvent les seuls à voir et qui ne peuvent se déplacer”, a expliqué MG France.
Interrogé lors du Grand Rendez-vous Europe1/Le parisien-Aujourd’hui en France, François Chérèque s’est déclaré opposé à cette perspective, dénonçant “une question de coût”, et ajoutant: “il y a toujours une question de pognon derrière ça”.
Selon le leader syndical, “si vous allez chez votre médecin pour vous faire vacciner, vous allez payer une visite. On nous dit c’est 8 euros, mais on se moque de nous, parce que vous allez y aller, vous allez faire voir un autre problème de santé, et ce sera 22 + 8, ce sera 30 euros”.
S’il s’est dit favorable à l’idée de mobiliser les médecins, il a jugé le “débat hypocrite”, en visant nommément Michel Chassang, le président du principal syndicat de médecins libéraux (CSMF), qui réclame depuis plusieurs semaines l’extension de la vaccination dans les cabinets médicaux.
Dans une déclaration à l’AFP, M. Chassang a rétorqué que “cette affaire d’argent n’en est pas une”. “Ce n’est pas du tout des motivations financières qui nous poussent”, a-t-il affirmé, rappelant que “les médecins dans les centres de vaccination sont payés par les caisses d’assurance maladie” et que “personne ne travaille gratuitement dans ces centres”. “Ce que nous demandons, c’est ni plus ni moins la même chose. Nous ne demandons pas aux Français de débourser de l’argent, en aucune façon”, a-t-il ajouté.
Selon lui, “Chérèque dit tout haut ce que la ministre (de la Santé, ndlr) pense tout bas: que ce serait un problème financier. Ils nous accusent ni plus ni moins, de vouloir utiliser la grippe pour nous en mettre plein les poches, c’est une accusation inacceptable”.
Regrettant que le choix des centres de vaccinations “a été fait selon des considérations purement idéologiques”, il a expliqué que “si chacun d’entre nous, médecins généralistes et pédiatres, vaccinons entre 15 et 20 patients par jour (…) on est en capacité de vacciner un million de personnes tous les jours”.
Paris, 28 nov 2009 (AFP)