Intempéries à la Martiniques : L’état de catastrophe naturelle devrait être annoncé pour de nombreuses communes
Yves Jégo, secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, a assuré lundi les Martiniquais de la “solidarité de toute la nation” après les intempéries de la semaine dernière, jugeant que les “communes les plus touchées” devraient bénéficier de l’état de catastrophe naturelle.
De fortes intempéries accompagnées d’inondations et d’éboulements de terrain ont fait deux morts mardi 5 mai à la Martinique, ainsi que de nombreux dégâts matériels, avec notamment des tronçons de chaussée emportés par les eaux et un hôpital dévasté à Saint-Esprit (Sud).
Il était “important que je sois là pour vous témoigner de la solidarité de toute la nation” et “rassurer les élus pour leur dire que les moyens financiers seront là pour les aider à faire face aux dommages importants subis”, a martelé M. Jégo au cours d’une visite-éclair de trois heures sur l’île, en hélicoptère, en voiture et à pied.
Selon M. Jégo, c’est “plusieurs dizaines de millions d’euros qu’il va falloir mobiliser pour faire face aux travaux de réparation des infrastructures”. Il faut “faire en sorte que les procédures administratives soient le plus rapide possible” et “qu’on puisse aussi mettre en oeuvre les procédures de calamité agricole”. Le préfet de Martinique Ange Mancini “a commencé à monter les dossiers pour les examens de la commission des catastrophes naturelles”,
a-t-il précisé.
“A l’évidence, les communes les plus touchées seront déclarées en catastrophe naturelle” mais “la commission doit se prononcer commune par commune”. “Nous ne laisserons aucune commune sans moyens”, a-t-il répété.
Devant un temple adventiste de Sainte-Marie (Nord) où la route s’est effondrée sur 20 mètres avec des familles enclavées, il a indiqué : “les financements, on les trouvera”, et “il ne faut pas que ça pèse sur les impôts des habitants”.
Sur l’île, 100.000 personnes sont toujours privées d’eau potable, selon la préfecture, et des équipes de la sécurité civile distribuent des sachets d’eau. Dans le Sud, devant les champs de cannes à sucre et de bananiers dévastés, Justin Céraline, président de Canne Union (association de planteurs de canne à sucre) interpelle M. Jégo : “aidez-nous à développer la filière canne!”.
“C’est toute la France qui est solidaire”, lui répond le secrétaire d’Etat. “On ne va pas laisser une filière historique disparaître”, a-t-il ajouté, souhaitant “favoriser la production locale”. “Tous les moyens vont être activés rapidement”, a-t-il dit de retour à Fort-de-France, citant le fonds exceptionnel d’investissement, le fonds de solidarité outre-mer, voire des fonds européens. “Il ne faut pas que des problèmes financiers bloquent la remise en état des communes sinistrées”, a-t-il assuré aux habitants.
En début de soirée, M. Jégo qui doit revenir à la Martinique “dans un mois”, a rejoint la Guadeloupe où il doit aborder la question des Etats généraux de l’Outre-mer mardi avant un retour à Paris mercredi matin.
AFP