Emploi/Assurance : Un secteur qui continue de recruter même en temps de crise
Bon an, mal an, le secteur de l’assurance intègre chaque année entre 10 000 et 13 000 nouveaux collaborateurs.
Un rythme qui ne devrait guère ralentir, en 2009, malgré la crise. Car non seulement le marché de l’assurance reste en croissance, mais la branche est également l’une des plus affectées par le papy-boom. Avec 13,4 % de salariés âgés de plus de 55 ans, ce secteur va connaître, chaque année, entre 15 000 et 20 000 départs à la retraite jusqu’en 2015. « Ils ne seront pas tous remplacés, prévient Norbert Girard, chargé de mission à l’Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance. L’assurance recrute, mais elle ne crée pas d’emplois : les embauches s’effectuent sur la base de deux entrants pour trois partants. »
Les entrants sont plus qualifiés que les sortants. Conséquence logique de l’industrialisation des métiers du back-office et du déploiement du front-office, les gestionnaires de contrat – recrutés dans l’euphorie des années 1970 à un niveau de formation inférieur au bac – sont aujourd’hui conseillers de clientèle et détiennent un bac+2. « BTS ou DUT, le bac+2 en banque, en assurance ou à tonalité commerciale reste un précieux sésame pour intégrer la branche, poursuit Norbert Girard. En 2007, plus des trois quarts, précisément 77 %, des non-cadres recrutés par des sociétés d’assurances détenaient ce type de diplôme. » Traditionnellement, il n’est pas nécessaire d’avoir décroché le diplôme pour postuler : les assureurs ont toujours fait de l’alternance l’un des piliers de leur recrutement. Sur les 900 collaborateurs qu’Axa France prévoit d’intégrer en 2009, environ 200 vont signer un contrat d’alternance.
La GMF mise aussi sur l’alternance et en profite pour élargir son horizon : la mutuelle a recruté l’an passé une promotion de quinze jeunes qui préparent en alternance une licence professionnelle assurances. Des bac+3 cette fois, dont l’objectif n’est pas tant d’élever le niveau de formation que de diversifier les recrutements. Sur le « marché » des bac+2, les assureurs se retrouvent en concurrence frontale avec les banques, la fonction publique, la distribution…
Des secteurs dont l’image ou les perspectives de carrière attirent – à tort ou à raison – davantage les jeunes que l’assurance. La pénurie de profils qualifiés n’est plus vraiment à l’ordre du jour en ces temps de crise, mais les assureurs poursuivent leurs efforts pour élargir leur réservoir de recrutements.
Source : www.educpros.fr