Assurance-vie : les fonds euro-croissance boudés des assureurs

Il ne manque plus qu’un dernier arrêté pour que les fonds euro-croissance puissent officiellement être commercialisés. Cependant, même après publication de l’arrêté, une minorité d’assureurs vont se lancer dans l’aventure. Pourquoi ? Comment ? Décryptage.

Les derniers décrets d’application ont été publiés début septembre, il ne manque plus que la publication du dernier arrêtés pour que les contours des fonds eurocroissance soient officiellement définis. Cependant, tous les assureurs ne se lancent pas dans l’aventure de l’euro croissance, car, comme le souligne Sonia Fendler, directrice épargne de Generali France, “mettre en place les contrats eurocroissance demande aux assureurs un certain investissement en personnel et en fonds : c’est une mécanique complètement nouvelle qui demande notamment un développement informatique assez complexe.”

Des spécialistes du secteur sceptiques

Outre l’important investissement que requiert le produit, les spécialistes doutent de sa pertinence. “J’ai le sentiment qu’on nous ressert en pire les contrats en euros diversifiés qui ont été crées il y plus de 8 ans maintenant et qui ont été un véritable échec”, avait affirmé dans nos pages Olivier Roumélian, avocat au barreau de Paris et spécialiste des questions fiscales. Il avait par ailleurs précisé : “ce genre de contrat peut avoir du succès si on lui ajoute un avantage fiscal, malheureusement ce n’est pas le cas actuellement”, conclut-il.

Cyrille Chartier-Kastler, Président de Fact & Figures et fondateur de Good Value for Money, abonde dans ce sens “Les assureurs ne sont absolument pas sûrs de trouver leur public. Les fonds euro croissance ne répondent pas à la demande des Français.”

Un produit trop complexe

Par ailleurs, toujours selon le fondateur de Good Value for Money, ce produit ne présente rien de très différent à ce que l’on trouve aujourd’hui sur le marché, “il existe déjà des contrats multisupports, moins complexes et plus compréhensibles pour les assurés.” 

Car l’épargnant doit pouvoir comprendre où il va placer son argent et doit pouvoir avoir une bonne lisibilité des garanties offertes par le contrat. Ce qui selon C. Chartier Kastler ne serait pas le cas. “C’est un produit très compliqué à expliquer et c’est donc un risque que prennent les assureurs, car si jamais le client se trouvait en moins-value, il pourrait plaider le défaut de conseil.” Ainsi la Maif, la Macif et Covéa ne se lanceront d’ores et déjà pas dans l’aventure.

Par exemple, la Macif déclare que “la complexité des contrats « euro-croissance » ne semble pas en adéquation avec l’attente de nos sociétaires. […] Ainsi, nous n’envisageons pas, actuellement, de refonte des contrats. Toutefois, nous ne fermons pas la porte à ces nouveaux produits et maintenons une veille stratégique active. Un contexte économique ou règlementaire plus favorable pourra nous amener à réviser notre position.”

Chat échaudé craint l’eau froide. Comme la Macif, nombreux sont les assureurs qui préfèrent attendre de voir si les Français vont répondre à l’appel des fonds eurocroissance. Ils se lanceraient par la suite dans ces nouveaux produits en fonction de la réponse du public.

Ceux qui se lancent y croient

Dans d’autres groupes en revanche (Generali, HSBC, BNP Paribas Cardif…), croient au produit, et ils les considèrent comme une vraie alternative. Ainsi, Sonia Fendler réaffirme la position de son groupe, “chez Generali, nous considérons que nous avons un devoir vis-à-vis de l’État qui a accepté de préserver la fiscalité de l’assurance-vie en échange de la mise en place des contrats eurocroissance et de ce fait d’un investissement dans l’économie réelle. “

La directrice épargne de Generali France explique, que “la principale caractéristique du produit est que l’on pourra proposer une meilleure rémunération que les fonds en euros, mais aussi une meilleure garantie du capital au terme du contrat que les unités de compte : c’est un réel compromis entre les deux. Le rendement des fonds en euros va continuer de baisser, ainsi le contrat eurocroissance est un véritable enjeu pour les assurés. Par ailleurs, ce produit nous permettra aussi de proposer à des clients investis sur de vieux contrats de transférer leur épargne sur des produits plus modernes et plus intéressants. Le client pourra choisir la durée de son épargne (au moins huit ans), mais également son niveau de garantie.” Les prochains mois diront quelles sont les stratégies payantes et si les assurés boudent, ou apprécient, ces contrats nouvelle génération.


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