Assurance-vie : Les taux de rendement 2012 des fonds euros ne sont pas aussi mauvais que prévu
Boudée depuis plusieurs mois par les Français, davantage attirés par le Livret A, l’assurance-vie a connu une année 2012 difficile mais la rémunération des fonds en euros, qui devrait s’établir légèrement en dessous de 3% en moyenne, a finalement mieux résisté que prévu.
La baisse attendue du taux du Livret A à compter du 1er février, pourrait toutefois relancer l’attrait pour ce produit, traditionnellement très prisé.
Les contrats en euros, qui garantissent aux épargnants qu’ils retrouveront au moins leur capital, représentent environ 85% des encours en assurance-vie. Mais leur rendement n’a cessé de décroître au cours des dernières années, passant, selon la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA), de 4,1% en 2007 à 3% en 2011. Pour l’an dernier, certains analystes anticipaient encore un net recul de leur rémunération.
“Pour 2012, on va se situer à 2,85% en moyenne”, a affirmé à l’AFP Cyrille Chartier-Kastler, du cabinet de conseil Facts & Figures, après que plusieurs assureurs ont publié la rémunération qu’ils serviront sur certains contrats.
Néanmoins, fait-il remarquer, “les assureurs ont l’habitude de communiquer sur leurs rendements les plus intéressants, alors que ce ne sont pas forcément ceux-là qui concentrent les plus gros encours”.
Plusieurs facteurs expliquent le repli plus faible qu’attendu des rémunérations proposées aux épargnants, comme la remontée des marchés actions à partir de l’été ou encore, paradoxalement, le faible attrait de l’assurance-vie, qui a notamment pâti de la concurrence du relèvement des plafonds du Livret A et du Livret de développement durable.
“L’épargne des Français a été en fort recul en 2012. On ne dépassera pas 90 milliards d’euros et l’assurance-vie sera en décollecte (retraits supérieurs aux versements, ndlr). Il fut un temps où l’assurance-vie représentait 7O% de ce qu’épargnait un Français”, fait valoir Gérard Bekerman, président de l’association d’épargnants Afer, qui compte 725.000 membres.
“Les flux à investir ont été limités, ce qui a été une bonne chose car les taux des obligations ont été globalement en baisse. Les assureurs sont du coup allés davantage sur des titres d’entreprises, qui malgré le repli des taux, sont restés plus avantageux que les obligations d’Etat”, détaille Cyrille Chartier-Kastler.
Un constat partagé par M. Bekerman, qui explique que le portefeuille du contrat de l’Afer a été en partie recomposé: “pas d’obligations de l’Allemagne qui ne rapportent que 1% sur 10 ans” mais une “recherche de papier mieux rémunéré, notamment des titres d’entreprises et de financières sans se limiter à la zone euro”.
En revanche, selon M. Chartier-Kastler, les assureurs n’ont pas eu à piocher dans leurs provisions pour participation aux excédents constituées (PPE), réserves qu’ils constituent au fil du temps pour assurer de bons niveaux de rémunération les années difficiles. Au contraire, “la remontée des marchés actions a permis de remonter le niveau des PPE”, ajoute-t-il.
Du côté du taux, un nouveau recul est anticipé, à 2,50% en moyenne, car “les futures normes réglementaires qui s’appliqueront au secteur conduisent à réduire la part des actions dans les portefeuilles, ce qui nuit à la rémunération”.