Conjoncture : les taux bas menace l’assurance
“A moyen terme, le contexte de taux bas que nous traversons induit des risques pour le secteur de l’assurance“, a prévenu mardi Christian Noyer, président de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le régulateur du secteur.
Les analyses de l’ACPR montrent que “si la situation actuelle ne constitue pas une menace immédiate“, “une vigilance s’impose quant à la qualité des placements réalisés et les taux offerts aux épargnants en assurance vie“, a estimé M. Noyer à l’occasion de la présentation du rapport annuel de l’institution, alors que les taux d’intérêt sont très bas du fait des politiques accomodantes des banques centrales.
“L’aplatissement de la courbe des taux entraine une baisse progressive et durable du rendement des actifs, ce qui pénalise tout particulièrement les assureurs vie. Ces derniers seraient également négativement impactés par une remontée brutale des taux, si elle devait avoir lieu“, a-t-il expliqué.
Dans les banques également, “le pilotage du risque global de taux d’intérêt a fait l’objet d’un suivi attentif”, selon M. Noyer, également gouverneur de la Banque de France.
La volatilité sur les marchés actions et le contexte de taux sont des points sur lesquels “la vigilance reste de mise“, a-t-il indiqué. Il a par ailleurs appelé les banques et les assureurs à “mettre en place ou conforter des dispositifs internes de contrôle efficaces pour contrer” les risques liés à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, dans un contexte où les attentes du système financier “ne peuvent que se renforcer“.
En 2014, les six principaux groupes bancaires français ont dégagé un bénéfice net de 14,3 milliards d’euros, une baisse de 20% sur un an, en raison d’éléments exceptionnels d’ampleur assez conséquente, notamment l’amende infligée à BNP Paribas par les autorités américaines, a souligné le gouverneur.