Chili/mineurs bloqués : Une famille porte plainte, la question du dédommagement émerge
La famille d’un des mineurs piégés au fond d’une mine chilienne a entamé vendredi des poursuites contre la mine d’or et de cuivre et l’administration des Mines, tandis que s’intensifiaient le ravitaillement et le suivi médical des 33 hommes, bloqués depuis 21 jours.
Carolina Narvaez, a déposé plainte contre les dirigeants du groupe San Esteban, gérant la mine San Jose, et contre le Service national de géologie et des mines (Sernageomin), l’organe régulateur, pour “manquement au devoir” en rouvrant la mine en 2008, malgré un accident qui avait fait un mort en 2007. “Je ne pense pas à un dédommagement financier, je pense à mettre face à leurs responsabilités non seulement les propriétaires de la mine mais tous ceux qui n’ont pas fait leur travail”, a déclaré à la presse Narvaez, épouse du mineur Raul Bustos, aux côtés de l’avocat Remberto Valdes.
Quatre jours après le premier contact établi avec les mineurs, les secouristes poursuivaient jeudi en surface de la mine l’assemblage d’un puissant excavateur. Il doit percer à partir de ce week-end un conduit de 700 m de long et 66 cm de large, par où les mineurs seront extraits un à un. Ces secours prendront trois à quatre mois, selon les ingénieurs.
L’action en justice intentée par la famille s’inscrit à la suite des nombreuses mises en causes, par des mineurs ou syndicats, de la sécurité à la mine de cuivre et d’or San Jose, une petite unité de 150 employés, sans le niveau d’infastructure des grands groupes miniers chiliens.
La direction de la mine a assuré à plusieurs reprises depuis l’accident que “le site fonctionnait dans les normes” et que l’accident était “imprévisible”. Mais un ancien directeur régional du Sernageomin, Anton Hraste, a estimé qu’elle n’aurait “jamais dû rouvrir” après l’accident de 2007 qui avait “modifié radicalement” ses conditions géologiques.
Rencontrant les familles au lendemain de l’accident, le président Pinera avait promis “toutes les enquêtes nécessaires pour établir les responsabilités, et sanctionner d’éventuels responsables”. Une commission du parlement doit déjà enquêter sur les causes de l’accident du 5 août.
La justice chilienne a bloqué jeudi 1,8 million de dollars que devaient percevoir les propriétaires de la mine de San José, où sont bloqués les mineurs, afin de garantir de futures indemnités, ont annoncé des sources judiciaires et un avocat des familles. Selon un calcul préliminaire de la presse chilienne, les opérations de secours ont coûté à ce jour au moins 10 millions de dollars (7,9 millions d’euros) en incluant le percement du tunnel à venir. Les autorités n’ont évoqué à ce jour aucun chiffrage.
Avec la question des responsabilités a émergé aussi celle des coûts. Selon un calcul préliminaire de la presse chilienne, les opérations de secours ont coûté à ce jour au moins 10 millions de dollars (7,9 millions d’euros) en incluant le percement du tunnel à venir. Les autorités n’ont évoqué à ce jour aucun chiffrage.
Copiapo (Chili), 28 août 2010 (AFP)