Intempéries Var : Situation de crise, les assureurs étendent le délai de déclaration jusqu’à fin juillet
Des milliers de foyers sont privés d’électricité ou d’eau potable, deux jours après des inondations historiques qui ont fait 25 morts. Treize personnes sont toujours portées disparues. Les autorités n’excluent pas de retrouver des victimes sous les amoncellements de débris ou avec le retrait des eaux, notamment dans la plaine de l’Argens.
Face à cette situation, les assureurs se sont engagés à prolonger jusqu’au 31 juillet le délai de déclaration de sinistres liés aux inondations survenues mardi dans le Var, ont indiqué jeudi les deux principales instances de représentation des assureurs.
La Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA) et le Groupement des entreprises mutuelles d’assurance (Gema) qui ont annoncé cette initiative représentent la quasi totalité des assureurs privés en France. “Cela permet de laisser aux gens le temps de s’organiser pour pouvoir faire leur déclaration en temps utile”, a déclaré le président de la FFSA, Bernard Spitz.
Les pluies torrentielles qui se sont abattues mardi dans le Var et les inondations qu’elles ont déclenchées ont fait 25 morts, selon le dernier bilan communiqué jeudi par la préfecture du département.
Les dégâts provoqués par les inondations ne peuvent être indemnisés par les assureurs qu’une fois publié un arrêté de catastrophe naturelle. A compter de la publication de l’arrêté, les assurés disposent d’ordinaire de dix jours pour faire parvenir leur déclaration de sinistre. Jeudi, le porte-parole du gouvernement Luc Chatel a assuré qu’un tel arrêté concernant les inondations dans le Var devrait être publié “dans quelques jours”.
Les membres de la FFSA et du Gema annoncent également qu’ils accepteront les déclarations de sinistre faites par tous les moyens, alors que la procédure nécessite ordinairement l’envoi d’un courrier. En outre, les mutuelles du Gema prendront en charge pendant six mois les frais de relogement des sinistrés qui ne peuvent plus habiter dans leur logement.
Pour les cas nécessitant une expertise, la FFSA a demandé aux assureurs “d’avoir une politique d’avance sur indemnisation avec une attention particulière pour les personnes en grande difficulté”, a précisé M. Spitz.
M. Spitz a indiqué que la FFSA avait mis en place un réseau de correspondants locaux “qui se sont mis à disposition des pouvoirs publics pour qu’ils aient un dialogue efficace avec les services de l’Etat”.
La Fédération est aussi en contact avec les chambres de commerce pour “assister au mieux les entreprises”. Pour M. Spitz, ces inondations sont “une nouvelle manifestation d’événements dont on disait qu’ils se produisaient rarement, mais qui se produisent maintenant de manière répétitive”.
Quelques mois seulement après la tempête Xynthia, les inondations du Var incitent, pour M. Spitz, à une réflexion de fond. “Nous persistons à penser, en tant qu’assureurs, que l’enjeu essentiel est de faire mûrir le débat sur la prévention, qui nous paraît être une question majeure”, a affirmé le président de la FFSA. La fédération d’assureurs a renouvelé publiquement, à cette occasion, sa proposition de création d’un observatoire de la prévention des risques.
Paris, 17 juin 2010 (AFP)