Réunion / Bejisa : Indemnisations rapides grâce au régime “catastrophe naturelle” ?

La violente tempête cyclonique Bejisa a balayé la Réunion le 2 janvier. Victorin Lurel, ministre des Outre-Mer, a tenu à rassurer les populations et commerçants sinistrés, qui devraient bénéficier d’une indemnisation “accélérée” de la part de leurs assureurs grâce à la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle.

Déjà invoqué ces jours passés dans le cadre des récurrentes inondations en Bretagne, le régime “catastrophe naturelle” va une nouvelle fois rentrer en jeu. Cette fois-ci pour venir en aide et dédommager les sinistrés réunionnais, victimes de la violente tempête Bejisa la semaine dernière. Jugé comme étant le plus grave phénomène météorologique depuis 20 ans, le cyclone a provoqué de notables dégâts sur son passage: toits arrachés, jardins et dépendances extérieures dévastées, dégâts des eaux, voitures emportées, bateaux coulés…

Reconnaissance de l’État de catastrophe naturelle

Victorin Lurel, ministre des Outre-Mer arrivé sur les lieux samedi 4 janvier, a directement informé les populations qu’elles pourraient bénéficier d’indemnisations au titre de la garantie “catastrophe naturelle”. La couverture ne peut intervenir qu’après arrêté interministériel, reconnaissant l’état de catastrophe naturelle par publication au Journal Officiel. “Il faut des éléments probants” pour cette garantie, qui doit être déclenchée par une demande des maires, a indiqué le ministre, citant les multiples rafales de vent, les houles géantes ou encore les pluies torrentielles qui ont caractérisé Bejisa. “On fera aussi bien que pour la Bretagne. Il y aura une égalité de traitement”, a-t-il assuré. Vincent Lurel a cité en comparaison le cyclone Dumile, qui a frappé l’île en janvier 2013 et dont les premiers dédommagements auraient été débloqués en juillet de la même année.

Les agriculteurs ne croient pas à une indemnisation rapide

Parmi les plus touchés par l’ouragan, les agriculteurs. Et notamment les arboriculteurs et les horticulteurs dont des mois de récolte ont été emportés en quelques minutes. “Nous avons tout perdu, nous sommes sinistrés à 150%. Il ne nous reste plus rien, juste nos deux yeux pour pleurer” a confié un maraicher à l’AFP. Les exploitants restent dubitatifs face aux promesses de dédommagements rapides de la part du Gouvernement. Selon eux, les précédentes indemnisations dues à Dumile n’ont été débloquées qu’en octobre, voire en novembre 2013. Pire, selon la chambre d’agriculture, environ 90 agriculteurs n’auraient même rien perçu à ce jour. Une enveloppe globale de quelque 6 millions d’euros d’indemnisation, représentant 25 à 30% des pertes, aurait pour l’heure été versée. “Nous avons entendu le ministre et ses engagements. Nous espérons vraiment que nous serons indemnisés rapidement, mais sincèrement nous n’y croyons pas trop” a clamé sans mâcher ses mots Jean-Bernard Gonthier, président de la chambre d’agriculture. Il a également rappelé qu’en deux ans l’agriculture réunionnaise a du faire face à trois sécheresses et trois cyclones. “Nos agriculteurs n’en peuvent plus, ils n’ont plus du tout de trésorerie”.

Parmi les agriculteurs, le chiffre de 55 millions d’euros serait pour l’instant avancé pour évoquer l’ampleur des pertes. Une évaluation pas encore officiellement confirmée. “Il est beaucoup trop tôt pour donner une estimation” estime Olivier Degenmann, directeur adjoint de la Daaf, direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt. Une commission d’expertise, regroupant des experts de la Daaf et de la chambre d’agriculture, sera mise en place dès la semaine prochaine. Elle sera chargée de faire “un état des lieux secteur par secteur”.

Les démarches pour se faire indemniser

Les populations et commerçants sinistrés doivent dès à présent se tourner vers leur assureur pour déclarer les différents dommages subis et former d’ores et déjà un dossier de demande d’indemnisation, comprenant toutes les preuves permettant aux experts de jugés de la valeur des biens (factures, contrats, photos…)

Une fois que l’arrêté de catastrophe naturelle sera paru au Journal Officiel, les assurés disposeront de 10 jours pour revenir vers leur assureur et officiellement déclencher la procédure de remboursement. Les compagnies d’assurance auront en retour un délai de deux mois pour verser une première provision et trois mois pour indemniser intégralement. Pour des dommages allant jusqu’à 500 euros ou 1.000 euros, le sinistré peut engager les dépenses et se faire rembourser ultérieurement. Au delà, l’assureur envoie un expert pour estimer les dommages, explique la FFSA, Fédération française des sociétés d’assurance.

Attention, une franchise obligatoire vient automatiquement réduire le montant de l’indemnisation: 380 euros pour les biens à usage des particuliers et à 1.140 euros minimum pour les biens à usage professionnel.

Les dommages non couverts par le régime “catastrophe naturelle”

La garantie catastrophe naturelle, comprise dans les contrats d’assurance auto, habitation et entreprise, prévoit une indemnisation pour tous les biens endommagés par un évènement climatique de forte intensité. Toutefois, sont exclus les véhicules assurés au tiers (35% des véhicules), les bateaux et les marchandises transportées, les dommages causés aux récoltes non engrangées, aux cultures, aux sols et au bétail non enfermé.

Avec AFP


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